Thunderbolt : est-ce que ça a vraiment un intérêt ?

Aujourd’hui, Apple a mis en vente les premiers boîtiers Thunderbolt et les premiers câbles. Et plus on avance, plus ce choix technologique semble être une impasse. Sur la papier, Thunderbolt est sympathique : rapide, chaînable, alimenté. Dans les faits, il pose actuellement beaucoup de problèmes et est surtout très (trop) cher.

Premièrement, si Thunderbolt est rapide, d’autres technologies le sont aussi. Atteindre 800 Mo/s est une chose, mais avec des sous-systèmes qui ne dépassent pas 100 ou 150 Mo/s du côté des machines (un disque dur), ça ne sert à rien. Dans les faits, les 600 Mo/s d’un eSATA ou les 500 Mo/s d’un USB 3.0 (enlevez quelques % pour la réalité) donnent le même résultat en pratique, pour une fraction du prix. Et les débits annoncés ne sont pas si extraordinaires que ça : pour atteindre 820 Mo/S, LaCie met 4 SSD en RAID (dans deux boîtiers externes), alors qu’en interne on dépasse les 900 Mo/s avec deux SSD…

Deuxièmement, même si Thunderbolt est chaînable, dans la pratique c’est compromis : une partie des périphériques annoncés ne proposent qu’une entrée — donc doivent être placé en fin de chaîne — et les écrans Mini DisplayPort, même si compatible, doivent aussi être en fin de chaîne. C’est tout sauf pratique : on doit débrancher l’écran pour déplacer le disque dur, par exemple.

Pour l’alimentation, l’intérêt reste faible : 10 W, ce n’est pas assez. Il n’est pas possible d’alimenter un disque dur 3,5 pouces, et les 2,5 pouces se contentent des 2,5 W de l’USB 2.0. L’USB 3.0 et ses 4,5 W est suffisant dans la grande majorité des cas.

Il reste le prix : Thunderbolt est très cher. 50 € le câble. Pas loin de 1 000 € le boîtier Promise avec des disques durs. 90 $ la puce (selon Seagate). En comparaison, une puce USB 3.0 NEC vaut moins de 3 $, et l’eSATA est « gratuit » avec des câbles courts (c’est du simple SATA déporté) et vaut quelques dollars avec du « vrai » eSATA.

Accessoirement, même si c’est un « standard », seul Apple utilise la norme. Et si Sony vient de lancer une machine « Thunderbolt », la société japonaise utilise un connecteur différent de celui d’Apple…