Ecrans « Retina » : pourquoi Apple peut le faire… et pas réellement d’autres constructeurs

Des previews du prochain ultrabook d’Asus — les clones de MacBook Air assumés par Intel — commencent à apparaître, et il y a un point intéressant à analyser : l’écran.

On attend depuis pas mal de temps des Mac « Retina » et Asus se lance en partie dans le bal : les Zenbook ont des écrans en 1080p. Ca donne une résolution de 200 ppp sur le 11 pouces et 170 ppp sur le 13 pouces. Et dans les deux cas, c’est bien trop élevé. Monter en définition pour monter en définition (i.e. avoir une fiche technique qui claque), c’est ridicule. Parce qu’à 200 ppp, l’écran est illisible pour le commun des mortels.

Sur un PC portable classique, on recommande environ 110 ppp pour un résultat agréable (100 ppp sur un écran de bureau) et beaucoup de gens préfèrent avoir moins. Mon ordinateur personnel (MacBook Pro 17 pouces) travaille à 133 ppp et la réaction unanime quand les gens l’essayent est « c’est écrit trop petit ».

Asus a bien compris le problème : la machine est par défaut réglée sur 125 % dans les réglages de Windows 7. Mais c’est la pire erreur qui soit : les applications supportent assez mal le redimensionnement sauvage et Windows n’est pas le meilleur pour ça. Avec ce réglage, à vous les barres de défilement, les textes plus grands mais pas tous, les artefacts dans les images, etc. Il y a un vilain exemple là.

Windows 7 n’est pas Android, le système qui s’approche le plus de ce qu’on pourrait considérer comme un système indépendant de la résolution. Et comme Asus ne contrôle pas le développement de Windows, c’est foireux.

Au final, c’est dommage, parce que l’écran des appareils est de très bonne qualité et apporte un vrai plus. Mais sans une partie logicielle adaptée, c’est un coup dans l’eau et — à mon sens — une grosse erreur.

Vous l’attendiez, le rapport avec Apple : les Mac « Retina » devraient arriver rapidement. Avec un OS qui n’est *pas* indépendant de la résolution mais avec une solution propre, à la manière d’iOS.

Concrètement, le HiDPI consiste à rendre les éléments en x2 et à demander aux développeurs d’inclure les bitmaps (éléments graphiques) à la bonne définition. Si ces derniers ne sont pas présents, on travaille avec un rendu classique, qui reste propre visuellement.

Sur un MacBook Air 11 pouces, il faut s’attendre à du 2 732 x 1 536. Soit environ 285 ppp. Mais uniquement au niveau du rendu : pour vous, ce sera un équivalent à un écran avec une résolution de 140 ppp, ce qui est (trop) élevé mais utilisable.

Techniquement, vous aurez soit un rendu en définition native avec une résolution interne doublée (des textes et des images fins mais à taille « humaine ») soit un rendu en 1 366 x 768 (1/4 de la définition native) en résolution interne classique. Dans ce cas précis, vous aurez exactement le même rendu que sur un modèle actuel. C’est la solution utilisée sur iOS et même si ça demande un peu de boulot aux développeurs, ça marche. Et c’est ce qui compte.

Je peux me permettre d’affirmer des choses parce que Mountain Lion et Lion dans sa dernière version sont bien adaptés à ce genre de rendus et que pas mal d’indices traînent dans les deux systèmes (enfin, ça traîne depuis Tiger en fait).

Au passage, je trouve assez risible qu’Asus utilise un format propriétaire pour son SSD (alors que le mSATA est standardisé) qui en plus est évidemment incompatible avec le format propriétaire d’Apple sur les MacBook Air…