Analyse et essais du kit de transition Intel (DTK)

En 2005, au moment de l’annonce du passage des processeurs PowerPC aux processeurs Intel, Apple avait proposé une machine en location aux développeurs, le DTK (Developer Transition Kit). J’ai récupéré une de ces machines, et j’ai même trouvé un OS qui fonctionne. Petit test.

Le DTK était loué aux développeurs, pour 1 000 $, avec un retour prévu lors de la sortie des Mac Intel. En 2006, Apple a décidé d’offrir un iMac Intel aux développeurs, tout en récupérant les kits en question. Tous ? Non, quelques modèles circulent encore dans la nature et j’en ai un. Cette machine utilise un boîtier de Power Mac G5 mais contient une plateforme Intel, avec parfois de grosses différences par rapport aux machines arrivées dans le commerce.

Au départ, un des sujets cette semaine était ma recherche d’un DVD contenant l’OS de cette machine. Une quête assez ancienne, le seul torrent encore en vie n’étant pas complet (il manque 0,06 % du fichier). Mais en allant visite mon forum de référence sur les bêtas, je me suis rendu compte… que quelqu’un avait uploadé la bonne version de Mac OS X.

Il existe en effet différentes versions de Tiger pour cette machine, avec essentiellement deux versions : 10.4.1 et 10.4.3. Dans les deux cas, il s’agit évidemment de bêta (8B1025 dans le premier cas, 8F1099 et 8F1111 dans le second). L’OS porte le nom de Marklar (en référence à des extra-terrestres de South Park) et ces versions ne s’installent que sur cette machine précise (et sur les premiers hackintosh).

Quand j’ai eu mon DTK, il était livré avec Tiger en version 10.4.1 (et le DVD d’installation correspondant), ce qui n’est pas très pratique. Cette version est en effet assez buggée et – surtout – ne lance pas les applications pour les processeurs Intel. Visiblement, la gestion des Universal Binaries a été modifiée assez rapidement et seule la version 10.4.3 peut lancer des logiciels « classiques ».

Dans les petits trucs à savoir, il y a deux bugs très énervant à l’installation. Le premier, c’est que le bootloader ne s’installe que si le disque est partitionné proprement avec le DVD d’installation. Cette version de Mac OS X s’installe sur du MBR (et pas du GUID comme les vrais Mac Intel) et sans cette étape, le système ne démarre pas. Plus exactement, il ne démarre qu’avec le DVD d’installation inséré (qui contient un bootloader). Second bug, plus rare je suppose : Tiger ne démarre pas quand la machine contient deux sorties vidéo. Lors de mes premiers essais, avec la carte ADD2 et la sortie VGA branché, Tiger s’arrête sur un écran bleu. Il faut soit débrancher la carte AAD2, soit le câble VGA pour démarrer proprement.

A l’intérieur du DTK

Le DTK utilise une carte mère Intel modifiée, avec un processeur Pentium 4 660. C’est un modèle Prescott 2M doté d’un seul core (mais avec Hyper-Threading) cadencé à 3,6 GHz (longtemps, il a été le plus rapide des Mac en fréquence) sur un bus à 800 MHz. Il utilise de la mémoire DDR2-533 (quatre barrettes de 512 Mo ici) et la carte mère est basée sur le chipset 915G, qui supporte au maximum le Pentium 4 660 (mais je suppose que les modèles à 3,8 GHz doivent fonctionner).

Pentium 4

Pentium 4

Question graphisme, c’est franchement limité. Techniquement, la machine devrait gérer les GPU en PCI ou PCI-Express, mais impossible de démarrer. Le GPU « intégré » est le GMA900, prédécesseur du GMA950 de triste mémoire pour les utilisateurs de MacBook. Une sortie vidéo VGA existe sur la carte mère mais la machine intègre de base une carte ADD2. Il s’agit d’une pseudo carte graphique connectée en PCI-Express qui intègre un contrôleur DVI et la sortie correspondante.

GMA900

GMA900


La carte ADD2

La carte ADD2

Le reste est assez classique : un graveur de DVD Sony (DW-Q28A, déjà vu sur les Power Mac G5) en PATA, deux prises SATA 1,5 gigabit/s, une sortie Ethernet 1 gigabit/s (Intel), trois USB 2.0 (une prise devant, deux derrière), deux FireWire 400 (une prise devant, une prise derrière), une sortie casque en face avant et des entrées/sorties jack à l’arrière. Pas de haut-parleur et des prises condamnées à l’arrière : le modem, la prise FireWire 800, les entrées et sorties S/PDIF et les prises pour les antennes Bluetooth et Wi-Fi. Logique, le boîtier est celui d’un Power Mac G5 de l’époque.

Les prises arrières

Les prises arrières


Les prises avant

Les prises avant

Dans les trucs bizarres, on peut noter une puce TPM, utilisée pour sécuriser un minimum l’OS, ainsi que des connecteurs PCI et PCI-Express pratiquement inutilisables.

PCI, PCI-Express x1 et x16

PCI, PCI-Express x1 et x16

A l’usage

Avec l’OS en version 10.4.3, la majorité des applications est universelle et une bonne partie des logiciels prévus pour les « vrais » Mac Intel fonctionne, du moins tant qu’une version récente de Tiger n’est pas nécessaire. J’ai lancé Xbench et Geekbench, juste pour rire.

10.4.3

10.4.3


(ADP2,1 est le nom de code de la machine)

Geekbench 2

Geekbench 2


Xbench

Xbench

Dans le reste, Safari en version 2 pose vraiment des soucis, et iTunes refuse de se lancer en 2016 (et affiche un message amusant au lancement).

Safari

Safari


iTunes

iTunes


iTunes

iTunes

Rosetta existe mais les performances sont franchement faibles.

Rosetta vs. Intel

Rosetta vs. Intel

Sinon, on peut évidemment installer Windows, c’est un PC comme les autres.

Windows XP

Windows XP

Pour terminer, quelques images d’un truc spécifique à ce Mac : un BIOS.

Un BIOS Apple

Un BIOS Apple


Cette option affiche l'écran de boot au lieu d'un écran gris

Cette option affiche l’écran de boot au lieu d’un écran gris


Le Pentium 4

Le Pentium 4