Un PowerPC G4 dans un Power Mac G3

Récemment, j’ai enfin trouvé un PowerPC G4 compatible avec mon Power Mac G3, ma machine qui aura subi le plus de modifications dans sa vie. Et la mise à jour est intéressante parce qu’elle montre qu’Apple bride depuis pas mal de temps ses machines.

D’abord, le G4. Ce processeur – nom de code PowerPC 7400 – est une simple amélioration du PowerPC G3 (le PowerPC 750), avec essentiellement une nouveauté : les instructions SIMD AltiVec (Velocity Engine chez Apple). Il y a quelques différences internes sur la gestion de la mémoire cache et sur le bus et la FPU est un peu plus rapide dans certains cas, mais ça reste marginal. Globalement, le G4 classique offre les mêmes performances que le G3 à fréquence identique : il est souvent un peu plus lent sur les tests sur les entiers, et plus rapide sur les tests en FPU. A l’usage, c’est invisible. Bien évidemment, les programmes qui utilisent AltiVec sont plus rapides : on peut gagner 50 % sur un encodage en MP3, par exemple.

Pour mettre à jour un Power Mac G3, il faut un processeur G4 7400 ou 7410 (une version gravée plus finement) en format ZIF, c’est-à-dire avec des broches sous le CPU. La majorité des CPU PowerPC G4 utilise le format des Power Mac G4, qui est une sorte de carte fille, et ce n’est évidemment pas compatible. Il existe une assez longue liste de processeurs compatibles, avec des G4 mais aussi des G3 rapides (jusqu’à 1,1 GHz). Ici, j’ai remplacé le G3 à 300 MHz (et 512 ko de cache) par un G4 à 400 MHz (et 1 Mo de cache).

Le socket pour le G4

Le socket pour le G4

Maintenant, le bridage d’Apple. J’en avais déjà parlé, mais une mise à jour du firmware de la machine, obligatoire pour installer Mac OS 9, empêche l’installation d’un processeur G4. Du côté d’Apple, l’idée était évidemment d’empêcher un utilisateur de G3 d’installer un G4 dans sa machine et de privilégier l’achat d’un Power Mac G4. La protection est totalement artificielle, et d’ailleurs un Power Mac G3 avec un CPU G4 offre les même performances qu’un Power Mac G4, les Power Mac G4 « Yikes! » (PCI Graphics) étant même pratiquement identiques aux Power Mac G3, à l’exception de l’absence du port ADB.

La solution consiste en une mise à jour du firmware pour supprimer le problème. Première chose, vérifier que le Mac utilise bien la ROM en BootROM 1.1f4. Si ce n’est pas le cas, il faut l’installer. Ensuite, OWC propose toujours l’utilitaire pour supprimer la limitation. Il est important de faire la modification avant d’installer le G4. La méthode est simple, et nécessite d’abord de débloquer la ROM. Il faut éteindre l’ordinateur, presser le bouton de programmation (à droite quand on regarde la façade) et le garder enfoncé, allumer l’ordinateur, attendre que le bip strident s’arrête (quelques secondes), relâcher le bouton et attendre que le Mac démarre. Si tout fonctionne comme prévu, l’outil proposera de débloquer l’usage d’un G4, la mise à jour prend quelques secondes.

Quand on n'a pas débloqué la ROM

Quand on n’a pas débloqué la ROM


Activer

Activer


Désactiver

Désactiver

Une fois que c’est fait, il faut changer le CPU. Une fois la tour ouverte, il faut enlever le radiateur, débloquer le CPU, le changer, remettre le radiateur. J’ai d’abord démarré sans rien changer d’autre pour vérifier que ça fonctionnait : la machine a démarré, mais bien évidemment à 300 MHz. Seconde étape, mettre le CPU à la bonne fréquence. Sur le Power Mac G3, il faut installer des cavaliers sur une zone précise. Après avoir enlevé le cache (prévu pour 300 MHz), il faut simplement les placer dans le bon ordre. OWC propose les valeurs pour la machine, et à 400 MHz, il faut six cavaliers. Petite astuce, le « 1 » est vers l’intérieur de la carte mère.

La rampe de cavaliers

La rampe de cavaliers

A 300 MHz (premier test)

A 300 MHz (premier test)


A 400 MHz (la fréquence nominale)

A 400 MHz (la fréquence nominale)

Pour terminer, un point sur l’overclocking. Techniquement, on peut mettre la valeur qu’on veut, et certains G4 – spécialement les PowerPC 7410 – consomment assez peu. Attention tout de même à la fréquence du cache : la mémoire doit tourner à la moitié de la fréquence du CPU par défaut, et une fréquence trop élevée peut faire planter la machine. Pour connaître la fréquence maximale, les deux derniers chiffres imprimés sur les puces indiquent la fréquence en nanosecondes. Donc on doit diviser 1000 par cette valeur pour la valeur. Dans mon cas, ça termine par 50 sur le G4 (5,0 ns, donc 200 MHz) et 67 sur le G3 (6,7 ns, donc 150 MHz), ce qui limite l’overclocking.

Finalement, j’ai donc un G4 à 400 MHz dans mon PowerMac G3, qui est évidemment nettement plus rapide que le G3 à 300 MHz précédent.