Des dangers d’un chargeur noname

J’en ai parlé plusieurs fois, mais c’est un sujet fréquent : pourquoi acheter un adaptateur secteur USB chez Apple (ça vaut 20 €) alors qu’un « genuine » sur eBay vaut 3 $ (frais de port inclus) ?

On va d’abord faire un point : si Apple le vend 20 € et le chinois le vend 3 $, il y a forcément une différence. Apple fait de grosses marges, mais pas à ce point. Un modèle Belkin, Samsung ou n’importe quelle autre marque connue sera vendu moins cher et sera (a priori) de qualité, mais son on descend sous les 10 $ environ, on a de bonnes chances de trouver un truc de mauvaise qualité.

Et avec un chargeur (et plus généralement ce qui est lié à l’électricité, comme les batteries), la mauvaise qualité c’est dangereux. Une mémoire vive noname (encore que ça tend à disparaître), c’est peut-être un ordinateur qui plante. Une souris bas de gamme, un curseur qui saccade et du mauvais plastique. Une carte eSATA sans marque, des performances dignes de l’USB 2.0. Un chargeur noname, c’est aussi la possibilité de faire flamber la maison ou même de mourir.

Ken Shirriff est un spécialiste de la comparaison de chargeurs et il a de bonnes connaissances en électronique (ce n’est pas mon cas, j’ai de bonnes notions mais je suis incapable d’analyser une alimentation du point de vue électrique).

Ce qu’il explique, c’est d’abord que le chargeur contrefait est assez proche de l’original visuellement. En interne, c’est une alimentation à découpage, mais nettement moins évoluée que celle d’Apple.

C'est mal

C’est mal

Il met bien en avant un point intéressant : les risques d’électrocutions. Dans le chargeur Apple, il y a de la bande pour isoler l’électronique du boîtier un peu partout, et une séparation franche entre la partie haute tension (220 V) et la basse tension (les 5 V de l’USB). Dans le chargeur contrefait, l’isolation est faible, et la zone entre haute et basse tension mesure moins d’un millimètre (on recommande environ 3 à 4 mm au moins). Plus concrètement, il indique que dans une atmosphère humide, la condensation peut créer un pont entre les deux… et zap. Sans isolation, si vous touchez le chargeur, ça peut faire une (très) grosse châtaigne.

Il montre aussi que le chargeur est globalement de mauvaise qualité sur le bruit et la stabilité, mais surtout que le chargeur, même s’il peut fournir 10 W, se limitera dans les fait à 5 W, comme un chargeur d’iPhone. La raison est simple : un adaptateur secteur s’identifie généralement en court-circuitant les deux fils de données de l’USB. Pour identifier précisément un chargeur, Apple (et d’autres) modifient les tensions sur les bornes en question, avec des valeurs précises. Un chargeur d’iPhone (5 W), c’est par exemple 2 V sur D+ et 2,7 W sur D-, alors qu’un chargeur 10 W d’iPad, c’est le contraire. Le chargeur contrefait s’identifie comme un chargeur d’iPhone et les appareils iOS se limiteront donc à 5 W, ce qui est lent (spécialement sur un iPad 3).

Comment ça marche

Comment ça marche

Globalement, le constat est simple : même pour un innocent chargeur USB, il faut utiliser des appareils de qualité. Et étant donné qu’on a rarement une idée de la qualité du chargeur en interne, il faut mettre le prix et prendre un appareil de marque.