Quand Apple a commencé à bloquer l’upgrade

Dans les années nonante, Apple a longtemps laissé des sociétés externes proposer des mises à jour de processeurs pour ses machines (la société vendait même à une époque des mises à jour matérielles), mais à partir du début des années 2000, la firme de Cupertino a commencé à bloquer ses machines. Le cas le plus emblématique vient du Power Mac G3 et l’impossibilité de le mettre à jour avec un G4.

Un peu de contexte : début 1999, Apple lance le Power Mac G3 B&W (Bleu/Blanc). Ce modèle propose un PowerPC G3, une nouvelle carte mère (avec notamment un bus PCI 66 MHz pour la carte graphique) et une nouvelle tour. Peu après (en août de la même année), Apple lance le Power Mac G4, avec deux versions. Une nouvelle machine (la version AGP, qui sort en septembre) et le Power Mac G4 « PCI Graphics », équipé d’une Motorola G4 à 350 ou 400 MHz. Ce Power Mac utilisait en fait une carte mère de Power Mac G3 à peine modifié : Apple avait corrigé les bugs d’IDE et supprimé le connecteur ADB. Bien évidemment, certains ont tenté de mettre le CPU G4 sur la carte mère du G3, avec succès : les deux puces sont très proches et le G3 est même plus rapide dans certains cas.

Un Power Mac G3

Un Power Mac G3

Pour éviter les confrontations directes, pas franchement à l’avantage du G4 en usage classique, et pour éviter que les utilisateurs installent simplement un G4 dans leurs « vieilles » machines, Apple a donc créé un blocage artificiel : les mises à jour de firmware du Power Mac G3 bloquaient tout simplement la mise à jour du processeur. Le firmware vérifiait le modèle du CPU et bloquait quand un G4 était installé, ce qui était totalement artificiel comme limitation. Ceci dit, cette limitation absurde (Lionel y fait parfois allusion sur MacBidouille) a été contournée au final : tous les revendeurs de processeurs proposaient en effet des solutions pour la contourner (on en trouve encore en ligne, genre là). Ce n’était pas sans danger ni sans contraintes : il s’agissait de firmwares modifiés à installer à la place de l’original (donc avec les risques classiques de briquer le Mac) et il fallait bien évidemment lancer la mise à jour avant d’installer le processeur G4, avec un G3 installé.

Globalement, cette limitation a fait pas mal parler d’elle sur Internet à l’époque, dans un lieu qui était un repaire de geeks, forcément. Actuellement, quand Apple « oublie » de mettre un support pour un SSD PCI-Express dans un iMac livré avec un disque dur antédiluvien, ça réagit finalement beaucoup moins…