Les adaptateurs TransferJet de Sanwa Supply

TransferJet, c’est une technologie qui m’a toujours un peu fasciné. Sur le papier, l’idée est bonne : une transmission à courte portée avec un débit théorique assez correct. Mais dans les faits, c’est plus compliqué. Les adaptateurs de Toshiba (USB ou carte SD) sont compliqués à utiliser, et ceux de Sony plus pratiques dans un sens… mais moins dans un autre. Sanwa Supply, une marque japonaise, a réuni le meilleur des deux mondes (enfin, sur le papier).

TransferJet, donc, permet sur le papier des débits de l’ordre de 50 Mo/s sur une très courte distance (560 Mb/s en théorie). Elle fonctionne avec deux modes radicalement différents, et c’est en partie un de ses défauts. Celui employé par Toshiba – qui fonctionne même sur iOS – se rapproche un peu du Bluetooth. On doit lancer la connexion manuellement et transférer les données explicitement. Il faut un logiciel qui va permettre de recevoir ou envoyer des données, et c’est évidemment un point faible : sans le logiciel, ça ne fonctionne pas. Le second, le mode SCSI porté plutôt par Sony, permet une connexion USB sans fil, en simplifiant. Le récepteur est vu comme un périphérique de stockage de masse en USB (littéralement une clé USB) et il suffit en théorie d’approcher l’émetteur (par exemple un appareil photo) pour lancer la connexion. Le gros avantage, c’est que ça fonctionne avec n’importe quel OS : le contenu de l’émetteur est vu comme une clé USB. Le défaut, c’est que c’est disponible uniquement en lecture seule, et que c’est moins intuitif.

La clé USB de Sanwa Supply

Mais le principal défaut de TransferJet, c’est que ce n’est pas intégré. Dans la théorie, un PC portable ou un smartphone devrait avoir une zone de contact intégrée, sur laquelle il suffit de placer un appareil photo ou un smartphone pour transférer des données. Du côté des appareils photo, c’est à peu près le cas : Sony et Toshiba ont proposés des cartes mémoire compatibles. Ça nécessite une carte mémoire précise et un appareil photo compatible en amont chez Sony, mais ça reste transparent à l’usage. Du côté des smartphones et autres PC, c’est moins le cas. La majorité des récepteurs sont des clés USB (UBS, Micro USB ou Lightning), même si Sony a sorti une sorte de station d’accueil.

Le problème des clés USB, c’est que ce n’est pas pratique. Il faut sortir la clé, la brancher, lancer le logiciel et espérer que ça fonctionne. Et du coup, ça va aussi vite de passer par le cloud, le Bluetooth ou le Wi-Fi. Même avec un appareil photo et la station de Sony, la valeur ajoutée est faible : on doit s’approcher d’un appareil relié en USB au lieu de brancher l’appareil en USB. C’est magique, c’est le turfu, mais ce n’est pas spécialement efficace.

Ce n’est pas la solution la plus ergonomique, avec l’appareil photo en équilibre sur le petit récepteur

L’adaptateur de Sanwa Supply

L’adaptateur de Sanwa Supply (ADR-TJAUBK) est assez compact, et propose une prise USB-A (il existe aussi en Micro USB, j’en parle plus bas). Un interrupteur sur le côté permet de choisir le mode de fonctionnement, et c’est son principal avantage. La position du milieu coupe l’adaptateur, le mode TJ permet la connexion en mode TransferJet (qui nécessite des pilotes, donc) et le mode MC (Memory Card) active le mode SCSI.

On a le choix du mode

La partie SCSI fonctionne comme avec la station de Sony, et ça marche avec une version moderne de macOS. Il suffit de placer l’appareil photo sur la clé USB – ce n’est pas pratique, la surface est un peu trop petite -, de lancer le mode TransferJet (il suffit de passer en mode lecture de photos avec l’appareil photo Sony) et c’est tout. Le contenu de la mémoire de l’appareil ainsi que celui de la carte mémoire seront visibles dans le Finder, sous la forme de deux périphériques. Ce n’est ni très rapide ni très pratique, mais ça fonctionne.

Sous macOS


Le contenu est bien vu

Le mode TransferJet, lui, nécessite Windows. Sanwa Supply ne semble pas supporter macOS, et je n’avais pas pu récupérer le logiciel nécessaire avec mon adaptateur Toshiba. Sous Windows 7 dans une machine virtuelle, ça marche. J’ai pu envoyer des photos depuis l’appareil photo, effectuer quelques réglages, etc. Assez bizarrement, alors que j’ai bien forcé le mode TransferJet, l’appareil photo de Sony a tout de même forcé le mode SCSI à un moment. Mais le défaut principal reste le même : ce n’est pas spécialement pratique. Il faut approcher l’appareil photo du récepteur et effectuer des manipulations tout en le gardant proche de ce dernier. Je vous conseille vraiment de trouver une rallonge USB assez longue pour déplacer le récepteur facilement.

Les pilotes


On a accès au contenu


Le récepteur


L’appareil photo est bien reconnu

Enfin, il faut noter que les logiciels de Toshiba ne reconnaissent pas l’adaptateur de Sanwa Supply. Et pour une bonne raison : il est vu par l’OS comme un Sony TJD-S1J, soit une référence proche du Sony TJS-1 (la station d’accueil).

Le logiciel Toshiba ne voit rien

La version Micro USB

En plus de la version avec une prise USB-A mâle, j’ai aussi une version avec une prise Micro USB mâle (ADR-TJMUBK). Elle est évidemment prévue pour les smartphones Android de l’époque et nécessite Android 3.1 au minimum. J’ai sorti une tablette Cyprien Gaming, que j’avais déjà utilisée pour le premier essai il y a plusieurs années. Le premier problème, c’est que le mode TransferJet est inutilisable : il nécessite deux applications qui ne semblent plus exister (ou qui ne sont pas disponibles avec un compte Google français). La version de Toshiba, elle, ne détecte pas l’adaptateur.

La version Micro USB


C’est moyennement pratique avec la tablette


Le logiciel Toshiba n’en veut pas

Le mode SCSI, lui, fonctionne. Mais sur la tablette, ce n’est pas très pratique. La zone qui sert pour le contact est tournée vers l’arrière de la tablette à cause de la position de la prise Micro USB, et donc placer l’appareil photo sur la tranche à l’arrière sans bouger, c’est un peu acrobatique. Mais sinon, si vous avez un gestionnaire de fichiers, ça devrait fonctionner. J’ai pu accéder aux photos présentes sur la carte, les copier sur la mémoire interne, etc. Ce n’est pas très pratique, mais ça fonctionne.

Le contenu de l’appareil est accessible

Dans tous les cas, TransferJet aurait pu éventuellement s’imposer si les appareils avaient intégrés la technologie. Mais avec des dongles, comme ici, c’était peine perdu. Et dans les faits, les technologies qui combinent Bluetooth et Wi-Fi, comme AirDrop, fonctionnent aussi bien avec des débits plus élevés et sans les contraintes de la distance.