Dans le monde des cartes mémoire de (très) petite taille, c’est la microSD qui a gagné. Mais Sony n’avait pas abandonné ce marché dans les années 2010 et a proposé un format propriétaire : les cartes mémoire pour la PlayStation Vita.
C’est un cas un peu particulier, parce qu’il s’agit de cartes mémoire totalement propriétaire sur le papier, dans un format proche des autres cartes. On est du même ordre de taille que les microSD, MMC Micro et autres Memory Stick Micro, mais les cartes restent bien distinctes. Mais en réalité, Sony n’est pas allé bien loin pour les cartes de la PlayStation Vita : techniquement, ce sont des Memory Stick, mais incompatibles avec les Memory Stick.
Une carte de PlayStation Vita
A gauche, une Memory Stick Micro. A droite, une microSD.
Le brochage donné sur ce site le montre bien, on a quatre broches pour les données, une pour la fréquence du signal série, une pour l’insertion et une pour l’alimentation… comme les Memory Stick Micro. Cet autre site dédié à la Vita explique que les cartes répondent aux commandes classiques des Memory Stick et Richard L (sur X) a analysé le protocole il y a quelques années et a montré un adaptateur. Dans la pratique, de ce que j’ai compris, il doit être possible de faire un adaptateur pour lire une carte de Vita dans un lecteur de Memory Stick, mais pas nécessairement le contraire : la console utilise un protocole propriétaire de son côté. Et le premier cas a peu d’intérêt : les cartes de la console sont nettement plus onéreuse que les Memory Stick. Je n’ai pas trouvé de lecteurs de cartes ou d’adaptateur, d’ailleurs : il faut visiblement utiliser une carte Sony et c’est tout.
Le brochage est propriétaire
On voit que les deux broches les plus longes (à gauche) ne sont pas au même endroit.
Et les cartes SD2Vita ?
Si vous connaissez un peu la Vita, vous allez peut-être me dire qu’il existe les adaptateurs SD2Vita, mais c’est un peu différent. Les adaptateurs en question ne passent pas par l’emplacement des cartes mémoire, mais par celui des cartes contenant les jeux. Parce que si Sony a recyclé l’interface Memory Stick pour les cartes mémoire, la marque japonaise a aussi recyclé une autre technologie pour les cartes qui contiennent les jeux. Techniquement ce sont des cartes MMC avec un brochage propriétaire. On voit quelques explications ici et ici et des outils qui permettent de dumper les jeux passent en mode MMC. Sans m’être penché totalement sur la question, je suppose que le choix du MMC simplifie les choses pour les adaptateurs pour les cartes microSD. Dans tous les cas, même si les interfaces physiques dérivent de choses déjà connues, la partie logicielle est évidemment plus compliquées et les données sont chiffrées dans tous les cas pour éviter le piratage.
Les cartes de gauche sont des cartes MMC. Tokyoship, CC BY-SA 3.0
Depuis la PlayStation Vita, Sony a visiblement arrêté d’eployer des formats propriétaires (bon, il y a quand même eu les cartes XQD à la même époque). Les appareils modernes de chez Sony tendent quand même à employer des solutions plus standardisées, avec les CFexpress dans les appareils photo (ou les cartes SD) ou des SSD M.2 dans les PlayStation 5.
À noter que les cartes mémoire PSVita ont la fâcheuse tendance à mourir de bitrot lorsqu’inutilisées pendant un certain temps (ce qui corrompt la partition dessus), et ont en conséquence une assez mauvaise durée de vie.