Le routeur Wi-Fi de Nintendo, un petit appareil pratique et peu connu

Saviez-vous qu’il y a une grosse quinzaine d’années, Nintendo avait proposé un routeur Wi-Fi ? Sorti en 2008, c’était un petit accessoire qui permettait aux utilisateurs de consoles Nintendo de se connecter facilement à un réseau Wi-Fi. E c’est un routeur assez particulier.

Le premier point à noter, c’est que le WAP-001 (son petit nom) est plutôt compact. On est largement sous la taille d’un routeur Wi-Fi classique. Il propose deux prises RJ45 (100 Mb/s) et c’est un routeur Wi-Fi 802.11g, donc pas un foudre de guerre. On a en théorie 54 Mb/s dans la bande des 2,4 GHz, mais on peut espérer 1/3 si tout va bien. La première particularité vient de l’alimentation : au lieu d’un adaptateur secteur classique, c’est le même modèle que pour les Nintendo DSi ou 3DS. Dans un sens, c’est pratique : ça évite de mettre un adaptateur si on fait venir le routeur du Japon, comme moi. Au passage, Nintendo recommande depuis un moment de ne pas l’utiliser, pour des raisons de sécurité.

Le routeur de Nintendo, jauni


Avec une Nintendo DS pour imaginer la taille


Il a deux prises Ethernet

Du point de vue pratique, c’est un routeur réellement pensé pour les utilisateurs de Wii, Nintendo DS(i) et plus tard 3DS. Par défaut, le routeur est pensé pour une connexion de type AOSS (AirStation One-Touch Secure System), une technologie de chez Buffalo. Ce n’est pas anodin : Buffalo (une société japonaise) est justement le fabricant routeur de Nintendo. L’AOSS, c’est une vieille technologie qui ressemble un peu au WPS : elle permet de connecter des appareils au réseau Wi-Fi sans devoir chercher le mot de passe. En simplifiant, on presse un bouton sur le routeur, on presse un bouton (virtuel ou physique) sur l’appareil et ça se connecte. C’est pratique pour les imprimantes ou les consoles, mais pas forcément pour les smartphones…

Une prise un peu particulière


C’est celle des chargeurs de DSi et 3DS.

Avant de continuer, il faut bien comprendre la raison d’être de cet appareil, qui était vendu par Nintendo en direct au Japon. A l’époque, si l’accès à Internet était courant, le Wi-Fi n’était vraiment pas généralisé : au Japon, comme dans de nombreux pays, les fournisseurs d’accès ne proposaient qu’un modem à leurs clients. En France, le Wi-Fi est vite devenu courant avec les Box, mais les premières versions n’en avaient pas. Ce qui semble automatique en 2025 (un boîtier avec du Wi-Fi) ne l’était pas en 2008 et les consoles de Nintendo, pourtant, n’intégraient pas d’Ethernet. Pour connecter une Wii ou une DS, le routeur de Nintendo était donc assez pratique.

La connexion en AOSS

L’AOSS est un peu particulier, dans le sens où la compatibilité reste assez moyenne. On a forcément les consoles de Nintendo (DS, 3DS, Wii, Wii U) mais aussi les consoles de Sony (PSPS, PS Vita, PlayStation 3 et PlayStation 4). La compatibilité des ordinateurs ou des smartphones est assez faibles, mais il est heureusement possible d’ajouter un second réseau avec un mot de passe classique ou une protection plus faible que le WPA (comme le WEP). Par défaut, le nom du réseau (SSID) est l’adresse MAC de l’appareil. Dixit Apple, les iPhone sont compatibles, mais une vieille page de Buffalo montre l’ajout d’un profil via Safari (en vidéo) et en réalité, ça ne fonctionne pas vraiment en 2025.

Le bouton AOSS

Pour montrer comment ça fonctionne, j’ai utilisé une console Sony, une PSP. Pourquoi pas une console Nintendo ? Parce que je peux faire des captures d’écran sur la PSP, et pas sur ma Nintendo DSi. Je peux juste vous dire que ça fonctionne sur la DSi, avec le bouton AOSS. Le fonctionnement est de toute façon à peu près le même dans tous les cas : il faut choisir l’AOSS, lancer la détection, presser le bouton physique (ou virtuel) sur le routeur et attendre un peu. La connexion devrait ensuite se faire automatiquement, sans devoir chercher le SSID, taper un mot de passe abscons, etc.

Le logo sur une DSi

Sur la PSP





AOSS





C’est bon


Il y a un SSID caché


On teste


Ça fonctionne

L’AOSS ne devrait pas être employé en 2025, par ailleurs : la technologie date vraiment et elle a de grosses failles de sécurité (elle repose notamment sur le WEP, une protection très faible).

En tant que routeur classique

En tant que routeur classique, c’est (très) vite énervant. Premièrement, il est évidemment uniquement en japonais dans l’interface web. Deuxièmement, le moindre changement nécessite un redémarrage ou a minima quelques dizaines de secondes d’attente. Et accessoirement, c’est un vieux routeur 802.11g, donc c’est lent (j’ai mesuré environ 13 Mb/s à quelques centimètres).

Ce n’est pas un routeur très rapide

Si jamais vous voulez tenter, l’adresse IP par défaut est 192.168.11.1 (une plage inhabituelle), et pour la connexion, il faut mettre root comme nom d’utilisateur (sans mot de passe). Il faut noter qu’il émet deux réseaux distincts, et on peut mettre un SSID avec un nom utilisable et une protection WPA2, et mettre du WEP pour le second (ce qui n’est pas très conseillé, mais bon). J’ai fait quelques essais, mais avec l’interface en japonais, ce n’est pas très pratique. Assez bizarrement, il n’a pas réussi à récupérer une adresse IP sur mon réseau et j’ai donc dû manuellement entrer une IP, la passerelle et les DNS. Je ne vais pas détailler tellement plus, ça n’a pas tellement d’intérêt.

Quelques options


Les réglages AOSS


Les réglages Wi-Fi


C’est un routeur dans une plage inhabituelle


J’ai du mettre les paramètres à la main

Le routeur de Nintendo ne doit évidemment pas être employé pour générer votre réseau Wi-Fi principal, ni même pour un réseau Wi-Fi secondaire d’ailleurs. Mais ça reste assez pratique avec les vieilles consoles, pour un usage ponctuel.