Test d’une carte PCI USB 3.0

L’USB 3.0 est une technologie intéressante, mais il a fallu un certain temps entre l’arrivée des premiers périphériques (2009/2010) et l’intégration dans les chipsets (vers 2012). J’ai essayé quelques cartes PCI-Express au fil des années – avec des contrôleurs plus ou moins efficaces, j’en parlerais un jour – et je suis tombé un jour sur une carte PCI. Quand on regarde les débits de l’USB 3.0 (5 Gb/s) et ceux du PCI (~1 Gb/s), ça semble un peu vain, mais ce n’est pas totalement idiot.

La carte est un modèle de chez Lindy (référence 51082), qui propose souvent des accessoires un peu atypiques, mais Startech en a une aussi. Du point de vue technique, c’est assez classique en réalité : c’est l’équivalent d’une carte PCI-Express avec un contrôleur NEC (Renesas) D720200 couplé à un pont PCI (Pericom PI7C9X). Le contrôleur de NEC n’est vraiment pas le plus rapide de sa génération (et il est limité à une version un peu ancienne de la norme), mais sur un bus PCI, ce n’est pas très grave. La carte a besoin d’un apport énergétique via une prise Molex classique.

La carte


Elle a besoin d’une prise Molex


Deux prises USB 3.0

Je rappelle les ordres de grandeur, du coup. L’USB 3.0 peut atteindre 5 Gb/s, en codage 8b10b (10 bits envoyés pour 8 bits utiles), soit 500 Mo/s en théorie. Dans la pratique, les meilleurs contrôleurs permettent 440 Mo/s environ. Le contrôleur NEC, lui, ne dépasse pas 330 Mo/s, mais sur une connexion PCI-Express 2.0 1x. Si vous avez une connexion en PCI-Express 1.1 1x, la bande passante est limitée à 250 Mo/s au mieux. Et en PCI classique (32 bits, 33 MHz), c’est seulement 133 Mo/s. Il existe des versions plus rapides (66 MHz, 64 bits ou les deux) mais ça reste assez rare, et la carte n’est que 32 bits. En théorie, elle fonctionne à 66 MHz (266 Mo/s) sur une carte mère adaptée.

Le contrôleur NEC


Le pont PCI à l’arrière



Un cavalier permet de forcer le mode 33 MHz

Dans un PC

Tester une carte PCI de ce type n’est pas si simple. Le PCI a commencé à disparaître à la fin des années 2000, et je n’avais pas des dizaines d’ordinateurs compatibles. Et les pilotes de NEC, eux, ne fonctionnent qu’à partir de Windows XP. Mon PC rétro classique, à base de Pentium III, est sous Windows 98, donc j’ai sorti une vieille carte mère équipée d’un CPU Atom intégré et d’un connecteur PCI. J’ai ensuite installé Windows 7 et la carte. Dans mes premiers essais, ça ne fonctionnait pas, mais une fois les bons pilotes trouvés (2.1.36.0), ça a marché.

J’ai pris un SSD externe capable d’atteindre 2 Go/s (en USB 3.2 à 20 Gb/s) pour être certain de ne pas avoir de goulet d’étranglement, mais ce n’était pas nécessaire : j’ai atteint environ 95 Mo/s en lecture, soit le débit d’une bonne carte SD moderne. En écriture, c’est plus faible (42 Mo/s), en partie à cause du PCI, mais aussi parce que le processeur est un peu léger. Lors des tests d’écriture, il est pratiquement à 100 % de charge.

95 Mo/s en lecture, 42 Mo/s en écriture

Est-ce que c’est mieux que l’USB 2.0 ? Oui, très nettement . L’USB 2.0 est à 480 Mb/s en théorie, mais sur les vieux appareils, il ne faut pas espérer dépasser 30 à 35 Mo/s. Même une norme rapide de l’époque comme le FireWire 800 atteint difficilement 80 Mo/s en pratique. Donc dans un sens, les 95 Mo/s de la carte USB 3.0 sont intéressants. Dans un autre sens, c’est un peu inutile tout de même. Parce qu’un PC uniquement en PCI, il n’a probablement qu’un disque dur, et aussi a priori quelques cartes d’extension sur le même bus que la carte USB 3.0. Et les disques durs de l’époque sont rarement capables de fournir les données assez rapidement pour saturer l’USB 3.0. Pour se donner une idée, il faut probablement remonter aux derniers Pentium 4 ou aux premiers Core 2 Duo pour trouver un PC sans PCI-Express 1x libre, mais avec du PCI.

Mais avoir de l’USB 3.0 sur un vieux PC, ça reste assez cool, même si c’est probablement inutile. Au passage, je l’aurais bien testée dans un Mac, mais Apple n’a jamais vraiment pris en charge les cartes USB 3.0 équipées d’une puce NEC et les quelques pilotes disponibles sont peu fiables. Et accessoirement, les Mac Intel n’ont pas de PCI.