Quand j’ai parlé de la caméra de Sony pour la PlayStation 2, la EyeToy, , je me posais une question : est-ce que le mode MPEG-2 de la caméra est dans toutes les webcams qui utilisent la même puce ? J’ai trouvé rapidement une webcam compatible, et c’est bien le cas.
Pour la webcam, j’ai juste pris des listes liés à GNU/Linux pour trouver une webcam avec une puce OmniVision OV519, celle employée par Sony. J’ai trouvé rapidement une Spacecam 320 de chez Trust, un modèle d’entrée de gamme qui a une vingtaine d’année. La webcam est basique, mais elle a la bonne puce.
J’ai donc modifié le programme en mettant les identifiants de la webcam (0x05a9 et 0x8519 ici) à la ligne 352. Une fois compilé (sous macOS) et avec la même méthode que la EyeToy, ça a fonctionné. J’ai bien les mêmes frames MPEG-2. Je ne vais pas m’étendre ici, parce que je m’en doutais un peu : le mode caché de la caméra de Sony fonctionne avec n’importe quelle caméra. Ça ne rend pas la webcam de Trust compatible avec la PlayStation 2 pour autant : les identifiants USB ne sont pas les mêmes.
Sous GNU/Linux
La webcam fonctionne comme la EyeToy sous GNU/Linux. C’est le mode JPEG qui est activé, et donc on peut travailler en 320 x 240 ou en 640 x 480 (on peut lister les modes avec v4l2-ctl --list-formats-ext) avec du JPEG natif. La caméra ne permet pas d’avoir une image brute sans compression, à cause de l’USB 1.1.
Sous Windows
Tout ceci m’amène à un truc : Windows. Parce que ce qui fonctionne dans un sens (le mode MPEG-2 sur n’importe quelle webcam) fonctionne dans l’autre : les pilotes Windows pour la puce OV519 fonctionnent avec la caméra de Sony. J’ai d’abord testé sous Windows 7, dans une machine virtuelle. Les pilotes récupérés là fonctionnent directement. Bon, ça reste assez inutile : je n’ai pas de programmes capables d’accéder à la webcam (et Skype n’existe plus).
Sous Windows 10 (64 bits) dans une machine virtuelle, c’est encore pire. J’ai pris le même pilote, mais il faut d’abord désactiver la protection sur la signature des pilotes. Dans le menu démarrer, taper advanced startup, vous verrez Modifier les options de démarrage avancées. Sous Démarrage avancé, choisissez Redémarrer maintenant.
Ensuite choisissez Dépannage, puis dans la fenêtre suivante Options avancées. Puis Paramètres. Et enfin Redémarrer.
Sur la fenêtre, il faut presser 7 sur le clavier, pour désactiver la signature obligatoire pour les pilotes (ouf).
Dans le dossier namtai_eyetoy_drivers, il faut aller dans New driver, npp.7.8.2.bin.x64, EyeToy_driver_x64 et faire un clic droit sur HCLASSIC.inf et choisir Installer. Ensuite, dans le Gestionnaire de périphérique, il va être possible de choisir le dossier namtai_eyetoy_drivers pour le pilote PS2 EyeToy. C’est un pilote D-Link modifié, pour une webcam qui utilise la même puce, toujours la OmniVision OV519.
Ça ne fonctionne pas avec l’application Caméra de Windows 10 mais bien avec une page qui utilise WebRTC par exemple.
Dans l’absolu, je ne vous conseille pas d’utiliser une webcam de PlayStation 2 en 2025, mais ça fonctionne à peu près. Elle se limite à du 640 x 480 très compressé avec un débit faible, donc c’est assez moche. La webcam Trust testée devrait fonctionner de la même manière en mettant les mêmes pilotes et en ajoutant ses identifiants.
Sous macOS
Sous macOS, c’est plus compliqué. Avec les vieilles versions de macOS encore compatible avec le code 32 bits, macam fait le boulot. Mais ça passe par QuickTime 7 et une webcam UVC est quand même (beaucoup) plus simple à mettre en oeuvre. j’ai testé sur un MacBook Air sous macOS Mojave (à partir de Catalina ça ne fonctionne plus).
Il faut copier macam.component dans /Bibliothèque/QuickTime et redémarrer. Ensuite, l’app macam devrait permettre de voir l’image de la webcam. Ça fonctionne aussi avec QuickTime 7 (si vous l’avez installé) : Fichier -> Nouvel enregistrement de séquence (il faut peut-être choisir la webcam dans les réglages). Mais tout ce qui repose sur QuickTime X, comme… QuickTime X ou Photo Booth, ne reconnaîtra pas la webcam, donc c’est assez limité.
Tout ça pour dire que l’arrivée de l’UVC, qui a standardisé le fonctionnement des webcams, règle bien des problèmes.




















