De la pérennité des Mac en 2012

Aujourd’hui, une petite réflexion sur un point : la pérennité des ordinateurs Apple en 2012. On ne va pas parler d’obsolescence programmée, simplement de la durée de vie des appareils, ce qui est un peu différent. C’est une réflexion sur un problème qui n’en est pas un pour la majorité des gens, qui achètent un ordinateur, changeront quand il devient lent et ne l’ouvriront jamais, mais pour les quelques personnes (comme moi) qui aiment démonter, c’est important.

Avec le démontage de l’iMac 21 pouces, on a découvert une machine collée, avec des composants difficilement remplaçables. Et ce n’est pas la seule machine de ce type chez Apple : les MacBook Pro Retina sont plus ou moins figés, tout comme les MacBook Air. Le Mac mini n’a jamais été un modèle d’évolutivité et les deux seules gammes qui sont un minimum adaptées à la bidouille sont le Mac Pro et les MacBook Pro classiques.

Dans l’absolu, ce n’est pas un souci, les machines sont plutôt fiables — heureusement vu le prix — et le SAV assez efficace chez Apple. Mais il faut bien comprendre une chose : un ordinateur Apple, s’il tombe en panne 5 ans après sa sortie, est irréparable. J’ai dans mon bureau un Power Mac G3, un iBook G3 et des MacBook de 2006, je peux sans trop de problèmes les remettre à niveau, trouver de la mémoire, changer le disque dur, etc. Avec mon MacBook Pro de 2009, c’est déjà plus compliqué sur certains points. Avec un MacBook Air de 2012, c’est plus ou moins impossible.

Un MacBook Air de 2012, s’il tombe en panne pour une raison quelconque après 2017 — carte mère, écran, mémoire, SSD, etc. —, il est bon pour la poubelle. Apple ne fait plus de SAV au-delà de 5 ans et les pièces sont soit soudées soit propriétaires. C’est du jetable de luxe, mais du jetable quand même.

Les composants soudés

Première chose, Apple intègre de plus en plus de composants sur la carte mère. La mémoire est soudée sur beaucoup de portables, la carte graphique intégrée directement à la carte mère, même sur les iMac. Sur un iMac datant d’avant 2012, il est souvent possible de changer la carte graphique en cas de problème. Ce n’est pas simple, pas toujours économiquement intéressant, mais ça reste possible, Apple utilisait du MXM.

Actuellement, augmenter la capacité de la mémoire sur un iMac est quelque chose de (très) compliqué, et c’est même impossible sur un MacBook Air ou un MacBook Pro Retina.

Les limites d’Apple

Deuxième point gênant, Apple n’aime pas qu’on modifie les machines. Plus exactement, Apple n’aime pas qu’on aille acheter du matériel moins cher que le sien, ça fait mal à la marge. L’ancien modèle d’iMac ne proposait pas l’emplacement pour un SSD, le second emplacement disque dur du Mac mini n’est pas câblé et le connecteur du SSD du nouvel iMac n’est tout simplement pas présent dans le modèle de base. Apple fait tout pour qu’un Mac d’entrée de gamme ne puisse pas être mis à jour. C’est de bonne guerre, mais ce n’est pas pratique…

Le problème des pièces propriétaires

On peut me répondre que changer le SSD d’un MacBook Air est possible, certains constructeurs en proposent. Oui, certes. Mais dans 5 ans, est-ce qu’OWC proposera encore un SSD pour le MacBook Air de 2012 ? Apple aura changé le connecteur plusieurs fois, et OWC n’existera peut-être plus. La pérennité des « copies » de pièces propriétaires, c’est une illusion.

Et les composants propriétaires, il y en a pas mal chez Apple : les SSD en barrette et leurs différents brochages, les firmware des SSD Apple en 2,5 pouces, les firmware des disques durs d’iMac, les disques durs avec un brochage spécifique pour la sonde de température, les cartes graphiques — MXM ou pas – qui nécessitent un firmware particulier, etc.

Sans compter les sorties vidéo et les adaptateurs nécessaires, Apple a proposé du Mini DVI, du Mini VGA, du Micro DVI, du Mini DisplayPort sans son, du Mini DisplayPort avec du son, du Thunderbolt, de l’ADC, etc. Et les écrans Apple n’intègrent pas d’OSD ou de scaler, ce qui empêche dans certains cas de les utiliser avec n’importe quel appareil…

Le système d’exploitation

Autre souci, le système d’exploitation. Le premier point, c’est l’absence de rétrocompatibilité : c’est généralement impossible d’utiliser un ancien OS sur une machine récente. Le second, plus gênant, c’est le mode de distribution de Mac OS X. Qui me dit que dans 5 ans je pourrais encore télécharger Mountain Lion et l’installer sur mon MacBook Air ? Qui me dit que les serveurs seront encore en ligne ?

Au final, je comprends parfaitement que ce n’est pas un problème pour 90 % des acheteurs d’iMac (et encore, je suis optimiste) mais pour moi, ça commence à en être un.