Récupérer des données : le SuperDisk (LS-120)

Récupérer des données sur des supports un peu ancien n’est pas une sinécure, spécialement sur des médias un peu atypique. Dans une série de sujets, je vais donc vous présenter des supports de stockage du passé et le meilleur moyen de récupérer des données sur ces médias, même (surtout) si vous n’avez pas le lecteur associé. On continue donc avec le SuperDisk, alias LS-120.

Le LS-120 (parfois appelé SuperDisk, donc) est un format assez populaire à la fin des années nonante, avant l’avènement de la clé USB. A cette époque, la disquette reste la reine des supports de stockage et différents acteurs essayent de la « remplacer ». Si le plus connu reste le ZIP, d’autres ont eu un certain succès pour diverses raisons. Pour le LS-120, la réponse vient de la compatibilité directe avec les disquettes. Pour la petite histoire, le véritable remplaçant de la disquette date du début des années 2000 avec les clés USB (les premiers modèles offraient une capacité de 8 Mo et n’étaient pas réellement Plug and Play, merci Windows 98 qui n’intégrait pas de pilote UMS par défaut).

Une disquette LS-120 (à droite)

Le principe de la LS-120 est d’utiliser un laser (le nom LS signifie Laser Servo) pour guider les têtes de lecture sur une surface équivalente à celle d’une disquette, c’est-à-dire un disque souple. La première génération de LS-120 (de loin la plus courante) offre une capacité de 120 Mo (120 Mio, plus exactement) et les lecteurs peuvent lire et écrire les disquettes 1,44 Mo et 720 ko. La seconde génération (rare) porte le nom de LS-240 : la capacité augmente (240 Mo) et il devient possible de stocker 32 Mo sur une disquette classique, mais en lecture seule et en une seule passe (à la manière d’un CD-R). Enfin, Panasonic (Matsushita) a proposé à une époque des appareils photo capable de lire et écrire sur les disquettes LS-120. Bien évidemment, comme tout le monde, la société est rapidement passée sur des cartes mémoire à base de mémoire flash.

Les LS-120 ont quelques particularités intéressantes à connaître, pour éviter les surprises. La première, c’est que les lecteurs prennent la lettre a:\ (ou b:\) sous Windows, comme un lecteur de disquettes classique. La seconde, c’est que si les lecteurs acceptent les disquettes classiques, ils se limitent aux disquettes de 1,44 Mo et de 720 ko : les versions Mac de 800 ko ne sont pas lisibles, tout comme les disquettes DMF (format Microsoft).

Une disquette LS-120 sous macOS


Avec une disquette classique

Les lecteurs utilisent essentiellement une interface IDE, avec des variantes externes (en USB 1.1, en port parallèle, etc.) qui intègrent un bridge vers un lecteur IDE. Comme avec les ZIP, je vous déconseille fortement d’utiliser un bridge USB vers IDE « standard » pour connecter un lecteur IDE : c’est le meilleur moyen d’avoir des soucis. Attention à un point assez vicieux : les lecteurs Imation intègrent le bridge USB dans le câble lui-même. Un « lecteur » est en fait composé d’un lecteur IDE classique, relié à une carte d’interface qui gère l’alimentation, avec une prise propriétaire en sortie. Sur cette prise propriétaire, il ensuite possible de brancher un câble qui intègre un bridge USB ou un câble avec une interface parallèle. Si jamais vous trouvez des lecteurs vendus sans le câble (ce qui semble assez courant sur eBay), vous ne pourrez donc pas utiliser le lecteur avec un simple câble USB.

Le bridge d’un lecteur USB, solidaire du câble

La partie « amusante » vient de la relecture des disquettes. Comme expliqué avant, brancher un lecteur en USB reste une mauvaise idée, la reconnaissance des lecteurs de type ATAPI étant assez aléatoire. La seule solution valable consiste à soit brancher en IDE directement (ce qui suppose un ordinateur avec de l’IDE, ce qui est de plus en plus rare) ou de disposer d’un lecteur USB.

Le choix du lecteur

Pour un usage moderne (de la récupération de données), oubliez directement les modèles en port parallèle, en IDE (PATA) ou en PCMCIA : votre ordinateur ne pourra pas les utiliser. Seuls les modèles en USB sont utilisables facilement et dans ces derniers – il en existe plusieurs -, un seul est vraiment digne d’intérêt : le SD-USB-M3.

Le M aux couleurs de l’iMac

La première génération, le SD-USB-M, utilise généralement le code couleur de l’iMac : une coque grise transparente et une partie bleue. Ce modèle a plusieurs défauts et n’est à utiliser qu’en dernier recours. Premièrement, la mécanique interne utilise un lecteur de première génération (1x), assez lent. Deuxièmement, le lecteur ne propose qu’une prise propriétaire à l’arrière, à utiliser avec un câble spécifique qui comprend le bridge USB. Enfin, il manque de fiabilité et fonctionne mal avec les OS modernes. Le SD-USB-M demande une alimentation externe de 1 A.

Le M2


L’arrière du M et du M2, avec un connecteur propriétaire

La seconde génération, le SD-USB-M2, garde une partie des défauts : fiabilité aléatoire et bridge USB intégré dans le câble. En interne, il dispose d’un lecteur plus rapide (2x). Le SD-USB-M2 est entièrement gris transparent et utilise une alimentation de 1,5 A. Attention, il fonctionne mal avec un modèle de 1 A (assez logiquement).

Le M3


Le M3 et sa prise USB


Le M3 (en bas) à des vis plus écartées

Le dernier modèle, le seul vraiment efficace, est le SD-USB-M3. Physiquement proche du M2, il se distingue par deux choses : le bridge USB est directement intégré, donc il propose une prise USB (B) en accès direct, et les vis sur le capot sont plus écartées (un bon moyen de voir rapidement la différence). Ce modèle dispose d’un lecteur de seconde génération (2x) et d’un bridge plus efficace. Avec un M ou un M2, je dois souvent débrancher le lecteur pour changer de disque, par exemple, alors que le M3 ne souffre pas de ce problème. De plus, la correction d’erreur est plus efficace, que ce soit pour les LS-120 ou les disquettes. Ce modèle nécessite une alimentation externe de 1,5 A.

Les disquettes chiffrées

Un mot sur les disquettes « chiffrées » : elles sont identiques aux disquettes classiques mais préchargées avec un logiciel qui permet de créer un conteneur chiffré, accessible avec une lettre de lecteur dédiée… sous Windows 9x. Sous Windows XP, le conteneur ne charge pas et sous Mac OS, il n’existe pas de logiciel. Si vos données sont stockées sur ce genre de disquettes, la récupération peut donc vite devenir un calvaire.

Dans l’absolu, le LS-120 est vraiment un format à éviter : peu fiable dans le temps, compliqué à relire et disparu assez rapidement. Si vous avez des données stockées sur des disquettes LS-120, la meilleure chose à faire est de transférer les données sur un support plus moderne.

Comment relire une disquette LS-120 : la pratique

  • Pour lire une disquette LS-120 sur un ordinateur moderne : un lecteur USB, idéalement le SD-USB-M3.
  • Pour lire une disquette LS-120 sur un ordinateur ancien : un lecteur IDE.

Dans certains cas, vous aurez besoin de pilotes (sous DOS ou avec d’anciens OS, spécialement en externe), si c’est le cas, contactez-moi.

Je peux vous aider

Si vous avez des disquettes LS-120 à relire, je peux vous aider. J’ai le matériel nécessaire pour relire des disquettes LS-120 (pas LS-240) et transférer les données sur un média plus moderne. Si vous avez besoin d’aide, contactez-moi. Ce n’est pas un service commercial et je ne certifie absolument pas que je vais réussir à relire les données, mais si le média semble en bon état, je devrais réussir à récupérer les données et à vous aider.