eGPU et macOS High Sierra : du mieux

Récemment, j’ai pu mettre la main sur un eGPU moderne, l’eGFX Breakaway Puck de Sonnet. Cette carte graphique externe compacte se connecte en Thunderbolt 3, et j’en ai profité pour tester ce que ça donne avec un Mac.

Je ne vais pas détailler le boîtier, mais voici une petite présentation. Il s’agit d’un petit boîtier externe (de la taille d’un mini PC NUC) qui contient une carte graphique AMD en MXM (format portable, n’espérez pas changer de GPU) et qui se connecte en Thunderbolt 3. Deux versions existent, une avec une Radeon RX 560 (500 €) et une avec une Radeon RX 570 (675 €, testé). Dans les deux cas, on a 4 Go de RAM, trois sorties DisplayPort et une sortie HDMI 2.0. Sur les Mac, le premier modèle nécessite des modifications de pilotes, alors que le second fonctionne nativement : la Radeon RX 570 est une RX 580 un peu ralentie. Question puissance, on se retrouve avec à peu près le double de ce qu’Apple intègre dans un MacBook Pro 15 pouces de 2017, et environ la même puissance qu’un iMac de la même année. En terme technique, on a 2 048 unités de calcul à ~1 200 MHz, contre 1 024 unités à ~900 MHz dans un MacBook Pro. Si vos logiciels utilisent OpenCL ou pour jouer, le gain est franchement intéressant, donc.

L’avant du boîtier, avec le ventilateur au-dessus


La connectique : 3 DisplayPort, 1 HDMI 2.0, 1 Thunderbolt 3, une prise pour l’alimentation externe

le boîtier fonctionne nativement avec macOS High Sierra, avec les OS précédents il faut effectuer les modifications classiques (avec un script ou manuellement). Sous High Sierra, donc, on peut brancher le boîtier à chaud et l’OS indiquera la présence du eGPU. Actuellement, il faut tout de même fermer la session et la réouvrir pour tirer parti du eGPU. Bonne nouvelle, on peut aussi parfaitement débrancher le boîtier à chaud sans tout planter, en tout cas la majorité du temps (lors des tests, ça a planté une fois).

Le boîtier fonctionne avec toutes les API classiques, mais je vous conseille de brancher un écran (même un faux) sur la carte externe, certains logiciels n’apprécient pas l’absence de moniteur. iMovie, par exemple, plante directement quand le eGPU est branché sans écran. Autre souci lié au même point, le branchement d’un écran à chaud à tendance à planter macOS, donc il vaut mieux le faire à froid.

Dans les points intéressants à l’usage, le boîtier est silencieux en temps normal : le ventilateur ne tourne pas. Il ne se déclenche qu’en cas de charge importante sur le GPU (calcul ou 3D). Sur mon modèle de test, la carte fait du coil-whine (un sifflement lié aux condensateurs) mais je ne peux pas extrapoler aux autres. Le principal défaut de la carte vient de l’alimentation : Sonnet utilise une énorme brique externe (un peu comme sur les premiers Mac mini) de 160 ou 220 W, pratiquement aussi grosse que le eGPU. Et pourtant, cette brique ne fournit pas assez d’énergie pour un MacBook Pro : le câble Thunderbolt n’envoie que 45 W à l’ordinateur. C’est éventuellement suffisant pour un MacBook Pro 13 pouces, mais pas pour un 15 pouces. En charge, la batterie est sollicitée. L’autre petit problème vient du câble fourni, franchement court : un câble passif de 50 cm, nécessaire pour atteindre 40 Gb/s. Une plus grande longueur implique un câble actif (comme en Thunderbolt 2) ou une perte de performance (20 Gb/s en passif). Enfin, il n’y a qu’un Thunderbolt 3, donc pas de chaînage possible.

Sur mon bureau

Enfin, niveaux performances, on reste sur les valeurs attendues : environ le double de la Radeon 560 Pro du MacBook Pro.

La RX 560 Pro du Mac


La RX 570 externe

Je vais terminer par un truc intéressant, que je détaillerais plus tard : la carte fonctionne sur un Mac en Thunderbolt 1 ou 2 en utilisant l’adaptateur Thunderbolt 2 vers 3 d’Apple, qui est réversible.

40 Gb/s en Thunderbolt 3

Le plus gros problème du produit de Sonnet, finalement, c’est son prix. Le boîtier vaut 675 € alors qu’une carte de ce type dans le commerce (en format classique) vaut ~275 €. Même si le boîtier est compact et l’intégration exemplaire, le surcoût reste quand même assez élevé, surtout pour un appareil qui n’offre aucune évolutivité.