Petit test : la manettes Sega Mega Drive japonaise pour Nintendo Switch Online

Dans les trucs qui m’amusent, il y a les manettes. Et quand j’ai parlé de la version européenne de la manette de Mega Drive de Nintendo, dans un sens, je faisais du teasing : j’attendais la version japonaise.

Résumé rapide : Nintendo a sorti des manettes pour son service Nintendo Switch Online. Il y a des manettes de NES (Europe et USA), une manette de Nintendo 64 (a priori la même dans les trois régions) et de Mega Drive. Pour cette dernière, il y a trois versions : trois boutons (Mega Drive) en Europe, trois boutons (Genesis) aux USA et six boutons (Mega Drive) au Japon. Il y a aussi des manettes de Super NES, et de (Super) Famicom, on en reparlera.

La boîte, aux couleurs de la Mega Drive japonaise

Un truc à préciser, c’est une tannée pour en acheter. Il faut être abonné Nintendo Switch Online dans le bon pays, et la disponibilité est aléatoire. Par exemple, là, c’est impossible d’acheter celle de Super Nintendo (au hasard) en France. Pour acheter les manettes japonaises, je suis passé par des services qui permettent d’acheter au Japon et renvoyer ensuite les achats ici, et j’ai cherché sur des sites de vente en ligne (les équivalents de eBay et LeBonCoin du pays).

La manette

Six boutons

J’avais évoqué cette histoire de manette six boutons dans le test d’une version filaire. Pour faire simple, la Mega Drive avait une manette trois boutons au départ, mais vers 1994, quand Street Fighter II est sorti sur la console, Sega a lancé une version six boutons. Elle était (presque) nécessaire pour ce titre, mais comme la manette n’a jamais été livrée en standard à l’époque (il me semble), tous les jeux ne prennent pas en charge les boutons supplémentaires. La liste reste quand même assez longue, ceci dit. Ce qui amène à une des particularités de la manette : son bouton Mode. Sur la manette six boutons originales, il permettait de forcer le mode trois boutons (différent au niveau du protocole) pour les rares jeux qui ne voulaient pas fonctionner directement avec la manette six boutons. Sur la Switch, il sert à accéder aux menus de l’émulateur, ce qui explique probablement sa présence (anachronique) sur la version trois boutons de la manette.

Quelques boutons en plus


Mode, pour les menus

Truc amusant, le nom officiel de la manette est Fighting Pad 6B, et ce n’est pas la même manette (au niveau de la taille) que le Six Button Control Pad sorti en Europe et aux Etats-Unis. La manette en version japonaise est en effet plus petite. Visiblement, les fabricants semblaient convaincus que les Asiatiques possèdent de plus petites mains et certaines manettes sont donc plus compactes. C’est assez visible face à ma reproduction USB d’une manette six boutons européenne.

Elle est (beaucoup) plus petite que la manette trois boutons


Elle est (un peu) plus petite que la manette six boutons européenne

Pour le reste, on a les même nouveautés que la manette européenne : le bouton Home et le bouton de screenshot de la console, une prise USB-C pour la recharge et une batterie interne. Il y a aussi un bouton de synchronisation et des LED pour gérer ça. Seul défaut récurrent, le câble USB de Nintendo propose de l’USB-C côté manette et de l’USB-A de l’autre.

Le cas des jeux

Maintenant, je me pose une question : pourquoi les Japonais ont-ils une manette six boutons ? J’ai en effet vérifié avec la liste des jeux Nintendo Switch Online (identique ou presque en Europe et au Japon) et il y a un truc : les jeux ne prennent pas en charge la manette six boutons. Enfin, plus exactement, Shinobi III: Return of the Ninja Master peut en théorie en profiter, mais pas sur Switch. C’est en effet un cas un peu particulier : le titre est sorti un peu avant la manette et le support nécessite d’utiliser un cheat code. Mais il demande deux manettes et impose de presser sur Mode… ce qui n’est pas possible sur la Switch, étant donné que Mode est lié aux menus.

En résumé, la manette six boutons n’a pas réellement d’intérêt, en dehors du fait qu’elle est un peu plus compacte.

Bluetooth et USB

Le fonctionnement en Bluetooth et en USB est le même que les autres manettes de Nintendo. Il suffit de presser le bouton de synchro pour la détecter, elle fonctionne en HID en Bluetooth et il n’y a rien de spécial à dire. La correspondance entre la numérotation des boutons et la numérotation interne est un peu bizarre, mais la majorité des programmes permet de choisir facilement qui fait quoi. Et comme les autres manettes, l’USB ne fonctionne pas pour le HID : la manette est vue, elle présente bien ses boutons mais rien ne réagit.

Elle marche en Bluetooth sur Mac


En USB, elle est vue mais ne fonctionne pas

Du coup, c’est une bonne manette, compacte et bien finie. Mais elle a quand même un souci : c’est un peu compliqué de l’acheter. Si vous passez comme moi par le Japon, il faut prévoir les frais d’envoi et les frais de dossiers (et la TVA) à l’arrivée, et espérer en trouver une en vente (ce n’est pas un produit disponible sur Amazon). C’est un petit caprice de ma part parce que je trouve ça amusant, du coup.