RTLmatic : l’ancêtre du push qui activait le poste pour les informations importantes

En septembre 1974, RTL et ITT Oceanic – un fabricant de matériel – lançaient une technologie intéressante : RTLmatic. Ce précurseur du RDS permettait d’activer le « poste » pour les informations importantes.

Mais comment ça marche ? Le récepteur proposait un bouton veille, qui coupait le son de la station mais permettait à l’appareil de continuer à recevoir le signal. Et quand un son précis était émis, le son était activé. Ensuite, à la fin du flash d’information, un autre signal audio permettait de couper le son. L’idée était donc de permettre aux auditeurs de ne recevoir que les informations importantes, un peu à la manière du RDS moderne ou – tout simplement – des notifications de nos smartphones. On trouve aussi pas mal d’infos sur ce forum et on apprend notamment que la fréquence de déclenchement est de ~2 325 Hz. Mais clairement, ce qui m’a permis de faire cet article, c’est cette chronique de Laurent Marsick. Elle explique bien le fonctionnement et (surtout) elle contient les signaux qui déclenchent la radio. J’avais trouvé un extrait avec la bonne tonalité il y a longtemps, mais il n’était pas complet. Il y a même un thread sur Twitter au sujet de cette radio.

Mon récepteur

La radio date des années septante, et mon récepteur (mon poste pour les plus vieux) n’est pas en très bonne état. Une des réglettes est cassée, il faut parfois presser les boutons un peu fort pour que ça fonctionne, etc. Il mériterait donc une bonne remise en état, mais je ne suis pas apte à faire ça. On a donc un haut-parleur et pas mal de boutons : deux permettent (à droite) de choisir la réception en G.O. (Grandes Ondes) ou P.O (Petites Ondes), avec une molette latérale pour régle la fréquence. Il y a aussi un bouton A/M (Arrêt / Marche, les années septante…), un bouton TON (pour la tonalité) et trois fréquences fixes. Il y a donc une touche R.T.L. (234 kHz, ça émet encore), EUR. (pour Europe 1, 183 kHz, qui n’émet plus) et FR.1. Cette touche est réglée sur la fréquence de France Inter (162 kHz) mais la radio n’émet plus depuis un moment : il y a juste un signal pour les horloges de la SNCF. Enfin, il y a le bouton veille.

Le récepteur


L’alimentation est classique


Les différentes touches de contrôle

Une fois ce bouton pressé, le son de RTL est coupé, donc. Et si le récepteur capte le signal, magie : le son s’active. Et quand le signal est émis une seconde fois… l’audio est coupé.

Comment émettre ?

Au départ, j’ai tenté la méthode bricolage pour tester : un programme qui permet d’émettre avec un Raspberry Pi. Mais malheureusement, ce n’est pas très efficace. Premièrement, il y a une dérive nette sur les fréquences qui nécessite des bidouilles, et ensuite c’est vraiment une usine à gaz. Sur les fréquences en grandes ondes en AM, spécialement quand on descend assez bas (comme les 234 kHz de RTL), ça ne fonctionne pas vraiment bien. j’ai tenté la bidouille, ça n’a pas marché (enfin, j’ai quand même réussi à avoir un peu de son), c’est dommage. Du coup, j’ai utilisé un appareil onéreux (environ 80 €) mais efficace. C’est un appareil conçu par un allemand qui peut émettre entre 0 et 45 MHz en AM, avec une entrée ligne et même du Bluetooth. C’est utilisable seul mais aussi connecté à un ordinateur (sous Windows) et ça s’alimente simplement en Micro USB. La portée n’est pas énorme (il annonce deux mètres) mais c’est efficace.

L’émetteur

L’ergonomie n’est pas extraordinaire avec ses boutons sortis d’un autre âge et la prise jack n’est pas très stable (c’est parfois compliqué d’avoir un contact) mais ça émet proprement, sans dérive. Après quelques essais, du coup, ça a fonctionné.

Quelques essais

Question test, c’était un peu compliqué. Comme dit plus haut, le récepteur mériterait vraiment une révision, et il ne fonctionne pas bien. Je dois bien presser les boutons pour que ça marche, de temps en temps ça s’arrête, le bouton veille ne s’enclenche pas, etc. J’ai quand même réussi à filmer un peu, en utilisant une source propre : la chronique liée plus haut. En lisant l’audio depuis le Mac, c’est envoyé en Bluetooth vers l’émetteur AM, puis en grandes ondes vers la radio. Vu la portée et l’état du récepteur, j’ai dû mettre l’antenne directement sur le post ITT Oceanic. Il y a une petite coupure au milieu parce que dans la chronique, Laurent Marsick envoie la tonalité qui coupe le récepteur, donc j’ai zappé cette partie pour avoir le début et la fin du reportage des années septante.