Test du joystick adaptatif de Microsoft, un accessoire pour la manette Xbox Adaptive

Il y a quelques mois, Microsoft a lancé un nouvel accessoire pour les consoles Xbox : un joystick adaptatif. Vendu 30 € (chez Microsoft), c’est un accessoire intéressant. S’il peut être utilisé seul avec quelques limites, c’est surtout un bon accessoire si vous avez une manette Xbox Adaptative, que j’ai testée et qui fonctionne avec les produits Apple. Le joystick adaptatif est en effet un excellent stick analogique pour la manette en question.

Bon, je vais commencer par un point : je n’ai pas de handicap. Je ne suis pas la cible principale de cette manette, mais je trouve le produit intéressant pour son côté modulaire avec la manette Adaptive. Je ne vais pas m’étendre sur le déballage, mais tant le carton qui contenait le joystick que la boîte elle-même sont prévus pour s’ouvrir très facilement, pour les personnes avec un handicap.

Une boîte bien pensée

Physiquement, le joystick adaptatif ressemble un peu à un Nunchuk de Wii, mais avec des boutons en plus. Le premier truc qui surprend, c’est le poids : le joystick pèse 107 grammes, alors qu’il n’y a pas de batterie. C’est probablement pour la prise en main, mais c’est étonnant. Question boutons, on a donc x1, x2, x3 et x4, qui sont des boutons classiques. On peut les assigner facilement à ce qu’on veut. Derrière la manette, on a deux gâchettes, x5 et x6. C’est un peu surprenant aussi, elles font un peu cheap, surtout la plus grande. Contrairement aux manettes de Xbox, les gâchettes ne sont pas analogiques : ce sont juste des boutons classiques.

Les boutons et le stick


Les deux gâchettes

Le stick est assez classique, concave. Il est cliquable, comme sur pas mal de manettes modernes. Dans l’ensemble, la manette tient bien en main et les boutons tombent facilement sous les doigts.

USB-C et pas de vis

Dans le manche, il y a deux choses à noter. Premièrement, une prise USB-C femelle, qui est importante : le joystick n’a pas batterie et ne fonctionne qu’avec un fil. Le câble tressé fourni est (très) long – 2,6 mètres – et on peut le remplacer facilement. Il y a aussi un pas de vis dans un format standard (c’était déjà le cas sur la manette Adaptive) et il est donc possible de fixer le joystick sur un trépied ou un support. C’est la taille employée pour les microphones, les webcam ou les appareils photo, donc n’importe quel pied devrait faire l’affaire.

On peut mettre le joystick sur un support

En l’état, je trouve qu’il manque une chose : les boutons de commande. Il n’y a pas de bouton Xbox ou de bouton Menu, ce qui est un peu dommage. Le câble USB-C tressé fourni est un câble USB-C vers USB-A, mais pour une fois, c’est un choix qui a du sens : c’est plus pratique pour la manette Adaptive, qui a des prises USB-A.

La partie logicielle

Maintenant, la partie logicielle. Sous macOS, le joystick n’est pas reconnu seul. C’est assez simple, donc, ça ne fonctionne pas. Sous Windows, vous aurez besoin de Windows 11, et il sera reconnu – avec un câble – comme une manette Xbox basique, qui n’a pas tous les boutons. De façon un peu étonnante, ça n’a pas du tout fonctionné dans ma machine virtuelle Windows 11 (ni sous Windows 10) et j’ai dû allumer un vrai PC. Sous Windows 11 avec l’application Accessoires Xbox, j’ai eu besoin de faire une mise à jour de firmware (deux fois). J’en ai profité pour mettre à jour ma manette de Xbox Series et ma manette Adaptive. Microsoft a une page de support plutôt complète avec le nécessaire.

Elle est reconnue


Mise à jour nécessaire

Sous Windows, c’est assez complet, on peut réassigner tous les boutons et faire les réglages habituels. En fait, c’est là qu’on se rend compte que ça manque de boutons. Microsoft aurait vraiment pu ajouter les trois boutons de contrôle sur le joystick, pour qu’il fonctionne seul. Là, il est possible de le faire, mais ça nécessite un raccourci (par exemple le bouton du stick + un autre). Il est parfaitement possible de jouer à une main à certains jeux, notamment les émulateurs : on a six boutons et un stick. C’est suffisant pour les plateformes 8 bits et 16 bits si vous acceptez de jouer avec un stick analogique plutôt qu’une croix directionnelle.

La configuration de base


On peut tout régler


Même le stick

Avec la manette Adaptive

Un cas d’usage intéressant, c’est avec la manette Xbox Adaptive. J’en avais parlé dans mon test, il est possible de relier des joysticks (au sens large) à la manette de Microsoft. J’avais utilisé des joystick Logitech – les seuls supportés officiellement à l’époque – mais ils avaient le défaut d’être assez chers et encombrants. Avec une paire de joystick adaptatif, on a la même chose pour 60 €. Comme Microsoft fait bien les choses, la configuration par défaut est efficace.

C’est un peu massif mais pratique

Sur le joystick de gauche, le stick est un stick (logique) et les boutons deviennent une croix directionnelle, façon Joy-Con. Les deux gâchettes sont simplement liées aux gâchettes d’une manette de Xbox, sans la partie analogique. Sur celui de droite, même chose : les boutons sont les boutons classiques d’une manette de Xbox. L’avantage de la manette Adaptive, c’est qu’elle fonctionne sans fil, en Bluetooth, avec l’adaptateur sans fil (sur PC) ou directement avec une console. On a toujours des câbles entre la manette Adaptive et les joysticks, mais ce n’est pas trop gênant. L’autre avantage, c’est que la manette Adaptive possède le bouton Xbox, le bouton Menu et le bouton Affichage.

L’autre bonne nouvelle, c’est que ça fonctionne sur iOS, macOS et les autres. Le joystick seul ne fonctionne pas sur les plateformes Apple, mais avec la manette Adaptive, ça marche. Il est ensuite possible d’adapter les réglages, comme toujours avec les produits Apple. Ce n’est pas totalement parfait pour une bonne raison, surtout sous macOS : de nombreuses applications n’utilisent pas les API d’Apple. C’est un peu idiot, mais c’est comme ça. Les émulateurs tendent à passer par le mode HID plutôt que les API d’Apple et donc ça ne fonctionne pas. Mais sur iPhone, c’est différent : tous les jeux qui acceptent les contrôleurs fonctionnent et on peut se contenter d’un joystick en plus de la manette Adaptive. Si vous aimez les jeux Game Boy, il y a tout de même SameBoy qui marche bien (il a un peu de mal avec les sticks analogiques).

Mes outils de test voient la manette

Impression 3D et version sans fil

Il y a un point que je n’ai pas essayé : Microsoft propose la possibilité de fabriquer des sticks maison. Plus exactement, tout le nécessaire pour imprimer des sticks qui s’adaptent sur les sticks est en ligne. Je n’ai pas d’imprimante 3D, donc je n’ai pas essayé, mais si vous avez besoin d’une forme précise pour un stick analogique, il est possible de le faire.

Je dois aussi revenir sur le mode filaire. En l’état, le joystick est pratique, mais n’est pas totalement indépendant. Il manque les boutons Xbox, Menu et Affichage. Et si je comprends pourquoi Microsoft propose une version filaire du joystick, notamment à cause du prix, je pense qu’une version sans fil pourrait être intéressante. Nintendo y arrive bien avec les Joy-Con, qui offrent à peu près les mêmes fonctions.

Je le répète, je ne suis pas nécessairement la cible mais j’aime bien tester des manettes bizarres et des produits modulaires. Le joystick de Microsoft est assez pratique, au moins si vous avez déjà une manette Adaptive (il en faudra deux, du coup). C’est plus pratique que les joystick Logitech, et moins encombrants. En tant qu’accessoire, c’est donc plutôt une réussite et le prix n’est pas trop élevé (30 €). Pour un usage autonome, c’est moins glorieux : le câble obligatoire peut être une contrainte et l’absence de boutons Xbox est un problème. Dans pas mal de cas, il faudra soit une manette classique soit des raccourcis clavier, alors que le joystick est pourtant plutôt bien adapté aux émulateurs et à certains jeux modernes.

Le seul bémol, c’est que ça nécessite quand même plutôt une Xbox ou un PC sous Windows 11. Si vous êtes encore sous Windows 10, ça ne fonctionne pas, et si vous avez des produits Apple, ça ne fonctionne qu’avec une manette Adaptive, ce qui monte vite la facture.