A la fin des années 2000, Sony avait une console de salon (la PlayStation 3) et une console portable (la PSP). Sony était aussi un éditeur de Blu-ray, et la société a donc proposé un temps des copies numériques pour PSP sur des Blu-ray. L’intégration était plutôt bonne, mais c’est inutilisable en 2025, comme pas mal de copies numériques.
Le côté intéressant de la chose, c’est que la copie était sur le Blu-ray, accessible directement dans le menu de la PlayStation 3. D’un point de vue pratique, il y a un dossier SNP
sur le disque, avec un fichier .MNV
(un format de Sony). Un code fourni avec le disque permettait ensuite de lier le fichier à votre compte Sony, pour copier le fichier sur la PSP. Vu la taille des fichiers, c’est probablement de la SD en H.264.
En 2025, c’est inutilisable. Il y a une date de péremption sur les codes (oui, c’est idiot) et ils ne fonctionnent a priori plus. J’ai testé sur une PlayStation 3 avec mon compte français, mais comme il y a une date dans le texte qui défile, je suppose que c’est la même chose avec un compte américain (les Blu-ray essayés viennent des États-Unis).
J’aurais bien aimé montrer un peu plus, mais ça ne fonctionne pas, donc. Il y a une autre méthode employée par Sony pour des copies, j’en parlerais un jour.
C’est tout le problème actuel où les éditeurs cherchent à nous déposséder du bien acheté au bout d’un certain temps. Pour prendre l’exemple de la musique, auparavant, vous achetiez une cassette, un disque vinyle ou plus récemment un CD audio et vous pouviez jouir de votre bien (la musique présente sur le support) autant de fois et pendant autant de temps que vous vouliez, du moment que vous déteniez un appareil capable de lire le support acheté. On avait même le droit en France de réaliser une copie des données présentes sur le support afin de se prémunir contre la détérioration de celui-ci. C’était bien.
Puis on est passé sur de la musique (mais aussi des films, des jeux, des logiciels) dématérialisés, qui sont disponibles via des plateformes, qui nécessitent de communiquer avec des serveurs pour démarrer ou s’activer et on s’est ainsi fait déposséder du bien qu’on achète car désormais soumis à l’existence de la plateforme (attention aux faillites, cessions, etc.) ou tout simplement au bon vouloir de l’éditeur (comme l’illustre votre article avec des codes d’activation qui ont une durée de validité). Et on nous parle de progrès en nous disant que la musique (pour reprendre cet exemple) est maintenant disponible en meilleure qualité que ce qu’on pouvait avoir sur un CD Audio. Je serai curieux d’avoir l’avis de quelqu’un qui arrive à faire la différence de qualité entre un morceau stocké sur un CD et son pendant encodé à une meilleure qualité.
Pour moi cet (pseudo) avantage, ne compense pas la perte de jouissance qu’on m’impose volontairement ou non.
On a toujours le droit de faire une copie en France ;)
Après, la musique, elle s’achète sans protections depuis un bail. Les services de streaming en ont, mais c’est le deal : on loue un accès. La question de la qualité, elle est compliquée : c’est meilleur dans certains cas (Qobuz en vend), mais ce n’est pas nécessairement audible. Et je dirais même que ça l’est pas tout court.
On a le droit à la copie privé pour les livres, films et la musique que tous le monde paye en achetant des supports supports d’enregistrement (redevance pour la rémunération compensatoire) , ce ci comprenant les téléphones, tablettes (neuf ou reconditionné) en fonction de la capacité de stockage.
« La rémunération pour copie privée est issue essentiellement du marché des smartphones. Elle représente 2,14 % du chiffre d’affaires des ventes de ce secteur en 2020 en France. » – source : https://copiefrance.fr/fr/qui-sommes-nous/rapports-annuels-et-chiffres-cles
Mais pas pour les logiciels, toutes copie est interdite (même pour de la sauvegarde) et les éditeurs non pas droits à la rémunération compensatoire.
De même, vous n’avez pas le droit de contourner des mesures de protection contre la copie. Donc, en pratique, vous avez légalement de moins en moins le droit de faire une copie privée légalement. Et l’utilisation du streaming légal n’étant pas considéré comme une copie, même si la plateforme autorise la lecture Off-Line.
On paye fort cher des sociétés de recouvrement de cette Redevance pour un droit que l’on utilise de moins en moins.
« Les redevances pour copie privées sont issues de plus en plus des smartphones » alors que ces derniers servent très peu à réaliser des copies de sauvegarde. Il faudrait revoir l’assiette de cette redevance (qui a dit taxe ?). Mais on s’attaque là à une source de revenus tellement précieuse à laquelle beaucoup de monde s’est habitué et qui contribue à perfuser artificiellement tout un secteur d’activité.
On pourrait s’en servir pour rembourser la dette du pays, en cette période où cette question est très présente dans toutes les têtes. ;-)