Du SATA et un SSD dans un Power Mac G3 ou G4

Vous le savez sûrement, j’utilise pas mal de vieilles machines pour ce blog. Et quand on a goûté aux SSD, il est assez difficile de revenir à des disques durs, si bruyants et si lents. Surtout quand c’est un Power Mac G3 doté d’un antique disque dur incapable de dépasser 12 Mo/s. La solution ? Installer un SSD, et si possible en SATA, pas un modèle PATA qui sera bridé par le bus de la machine.

Dans un de mes Power Mac G3, j’avais testé un SSD PATA OWC. Mais d’une part c’est assez cher, et d’autre part la machine bride énormément : le bus PATA principal est limité à 33 Mo/s et pose des problèmes de corruption de données sur mon modèle, alors que le bus secondaire limite à 16 Mo/s seulement.

La solution ? Une carte PCI SATA.

Bonne nouvelle, pas besoin d’aller chercher une carte dédiée aux Mac : ça coute cher et c’est rare. J’ai utilisé une carte noname à base de Silicon Image 3512 (Sil3512) achetée pas trop cher sur Amazon : la carte valait environ 17 €.

Il est aussi possible d’utiliser une carte à base de Sil3112, mais il faut un PC pour flasher la carte.

C’est une carte PCI dotée de deux ports SATA 1,5 gigabit/s. On n’aura évidemment pas 500 Mo/s avec cette carte, mais ça reste bien plus rapide que le PATA.

Maintenant, on va transformer la carte en carte « Mac », en flashant un firmware adapté. Sans ça, la carte ne fonctionnera pas. Le firmware permet de faire reconnaître la carte comme un contrôleur PATA, c’est compatible Open Firmware et c’est bootable.

Wiebetech a proposé une carte PCI avec cette puce et — bonne nouvelle — la société propose un outil pour flasher la carte. Il faut télécharger le fichier WiebeSATA3512Flash.zip.

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Le flash est assez simple : il faut une machine sous Mac OS X (dans mon cas Tiger), et c’est tout.
Première chose, il faut télécharger l’outil de flash depuis la machine cible, sinon les droits peuvent poser des soucis.
Une fois la carte PCI installée dans le Mac (même sans disques), il suffit de lancer FLASHROM.command. Attention, le programme attend des commandes en majuscules. Normalement, il suffit de presser C, il va détecter la carte, et ensuite il faut presser A pour flasher avec le firmware (B pour remettre un BIOS pour un PC).

Une fois que c’est fait, il suffit de redémarrer et ça devrait fonctionner.

Dans mon cas, avec un SSD de 256 Go en SATA, la machine est nettement plus réactive. Deux bémols : les performances ne sont pas extraordinaires et — paradoxalement — les benchmarks indiquent une perte de performances. Visiblement, comme la carte graphique de mon Power Mac est en PCI, la bande passante est un peu faible. Dans un Power Mac G4 avec de l’AGP, ça devrait aller plus vite.

Pour brancher un SSD ou un disque dur, il faudra un câble SATA mais aussi un adaptateur Molex vers SATA pour l’alimentation du disque, même si certains vieux disques durs SATA ont les deux prises. Ca se trouve avec certaines cartes mères, sinon chez n’importe quel vendeur informatique.

Le disque dur d’origine (un 12 Go PATA) plafonnait à 12 Mo/s, le SSD atteint tout de même 66 Mo/s, ce qui est quand même un gros gain. De plus, on gagne aussi du silence…

Le disque dur

Le disque dur

Le SSD

Le SSD

Il est possible d’augmenter les performances en plaçant la carte dans un bus PCI 66 MHz, au détriment des performances de la carte graphique. On peut atteindre 90 Mo/s en lecture et 80 Mo/s en écriture.

La carte est parfaitement bootable, même via l’Open Firmware, et elle est reconnue comme un contrôleur PATA.

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Attention tout de même à un point : visiblement, toutes les cartes ne supportent pas le flashage. Certaines ont une ROM trop petites.

Notons enfin qu’en dehors du gain en performance, c’est aussi un bon moyen de mettre facilement un gros disque dur dans une ancienne machine, la carte supporte évidemment le LBA sur 48 bits et donc les disques durs et SSD de plus de 120 Go.