Le Casio QV-10, le premier appareil photo numérique avec un écran LCD

Pour un sujet qui sort dimanche, j’ai eu besoin d’un truc : un Casio QV10. Il s’agit du premier appareil photo numérique avec un écran LCD.

Le QV10 date de 1995 (il a été annoncé en 1994) et il valait (très) cher à son époque : 65 000 ¥ au Japon, 800 $ aux USA (~1 465 $ avec l’inflation). Il possédait un capteur de 0,07 mégapixels (pour des images en 320 x 240), une mémoire interne de 2 Mo et ce n’est pas le plus efficace d’un point de vue l’image : il a juste une focale fixe avec un mode macro. L’écran, la nouveauté, n’est d’ailleurs pas très bon : imaginez un truc du niveau du Game Gear, pas très net, pas très rapide, etc. Il a une diagonale de 1,8 pouce mais je n’ai pas la définition (la valeure vue sur le net n’est pas très cohérente, mais c’est probablement du 320 x 240).

Le QV10


L’écran, la nouveauté

A l’usage, il y a quand même quelques bonnes idées, comme un objectif rotatif : tout la partie avec le capteur et l’objectif pivote et on peut faire des selfies (même si le mot n’existait pas). Il s’alimente avec quatre piles AA (un classique), propose quelques réglages rapides et peut aussi s’alimenter avec un adaptateur secteur. Assez bizarrement, la prise est sur le dessus, à l’endroit ou on peut attendre un flash.

Mode selfie


Ca tourne

Question image, c’est vraiment mauvais. C’est compliqué de vise, il ne voit rien dès qu’il fait sombre, il y a du bruit, il faut plusieurs secondes pour enregistrer l’image, etc. Vous trouverez pas mal d’informations sur le QV10 sur cette page, mais aussi ici.

Le point amusant, lié à l’époque, c’est que l’appareil n’était visiblement pas livré avec le kit de connexion pour PC, mais uniquement avec un câble de liaison pour un affichage sur un téléviseur, en composite. C’est assez logique pour l’époque : le but était plus de permettre de voir rapidement les photos que de les stocker ou les modifier sur un PC.

La connectique sur le dessus

Enfin, avant de passer aux photos, j’ai aussi récupéré un QV100. C’est un appareil photo presque identique, mais doté d’un capteur VGA (640 x 480, 0,3 mégapixel) et de 4 Mo de mémoire interne. Visuellement, il est très proche, mais il ne fonctionne pas totalement. Alors que le QV10 fonctionne parfaitement sur ses piles AA, le QV100 ne démarre qu’avec son adaptateur secteur.

4 piles AA

La récupération des images

Comme dit plus haut, j’ai eu un QV10 et un QV100. Et il y avait des images sur le QV100. Dans les deux cas, la mémoire est interne uniquement, avec une capacité de 2 Mo (16 mégabits) et 4 Mo. Et la liaison reste la même dans les deux cas : un câble série propriétaire. Le câble propose d’un côté une prise mini jack 2,5 mm, de l’autre une prise DE-9 (série) et – entre les deux – des composants qui effectuent la conversion. Contrairement à d’autres appareils dont je dispose, l’appareil n’est pas RS-232 au départ, mais les tensions sont converties par le câble. Le protocole est connu, mais pour commencer, j’ai décidé de tester avec le programme de l’époque, sous Windows. On trouve l’ISO du CD de pilotes sur archives.org et j’ai utilisé une machine virtuelle Windows XP avec un adaptateur USB vers série.

La liste des images, chargée lentement


La sauvegarde d’une image

Une fois les réglages classiques choisis (le port COM, la vitesse), j’ai pu récupérer les images du QV100 (ou presque). Attention, c’est assez lent : dans le meilleur des cas, on fait du 115 kb/s (~14 ko/s). Je mets presque pour une raison bizarre : une partie des clichés présents sur l’appareil plantent le programme. Je ne sais pas si la mémoire flash est corrompue, s’il y a eu un problème, etc. Mais en tout cas, ça plante le tout.

Ça passe à 104 %… et ça plante

Question qualité, c’est évidemment assez moyen, et je me suis retrouvé avec des images de vêtements et d’une Japonaise en maillot.

Une image corrompue


Des vêtements


Un maillot

Le fonctionnement avec le QV10 est le même, mais les images sont simplement plus petites.

Mon bureau


Un truc qui arrive


En mode macro


Mon jardin


Un selfie


Des lapins

Enfin, Casio a aussi sorti un truc chelou pour ces appareils : un boîtier capable de copier les photos de l’appareil vers une disquette, avec une liaison série.