Comment enregistrer le DTS des LaserDisc

Lancé par Jurassic Park en 1993 au cinéma, le DTS débarque pour la première fois dans les LaserDisc en 1997, quand le format est déjà en fin de vie. Cette technologie audio n’a jamais vraiment été utilisée en dehors du monde NTSC (il n’existe qu’un seul LaserDisc avec du DTS et du PAL) mais elle est intéressante. Et avec un Mac, il est possible de ripper l’audio numérique.

Petit rappel, le DTS des DVD (et des LaserDisc) n’est pas le même que celui utilisé au cinéma. Dans le grand public, il s’agit d’un codec avec pertes qui utilise un débit élevé (~768 ou 1 536 kb/s dans les DVD) pour proposer du 5.1 de bonne qualité, avec une compression différente de l’AC3 (Dolby Digital).

Dans les LaserDisc, l’AC3 remplaçait une des pistes audio analogique avec un codage FM, alors que le DTS remplace la piste audio numérique. S’il est techniquement possible de placer du DTS, de l’AC3 et de l’audio analogique sur un LaserDisc (en NTSC), il n’en existe pas à ma connaissance. Le DTS dans les LaserDisc utilise donc la même technique que les CD Audio DTS : le DTS est encapsulé dans le flux audio PCM. Dans un LaserDisc, ça implique un flux binaire à 1 411 kilobits/s (le débit d’un CD Audio).

Un LaserDisc DTS

Un LaserDisc DTS

La lecture d’un LaserDisc en DTS ne nécessite qu’une chose : une sortie S/PDIF. Cette sortie numérique est assez courante sur les lecteurs de LaserDisc, ce qui simplifie la lecture. Pour l’AC3, le lecteur doit intégrer une sortie AC3-RF, qui envoie en fait directement le flux audio issu du disque. Ensuite, dans les deux cas, il faut évidemment un décodeur. N’importe quel modèle doté d’une entrée numérique pour le DTS, un modèle doté d’une entrée AC3-RF dans le second cas (ou, au pire, un adaptateur AC3-RF qui va extraire l’audio numérique).

Le message à l'arrière

Le message à l’arrière

En NTSC, un LaserDisc peut contenir un flux stéréo analogique et un flux stéréo numérique, ce qui veut dire qu’un LaserDisc DTS propose du DTS pour ceux équipés d’un décodeur et du son en stéréo (analogique) dans le cas contraire. En AC3, le flux numérique propose du stéréo en plus de l’AC3. Attention, essayer de lire du DTS sans décodeur est une expérience désagréable : du bruit numérique. En PAL, qui ne permet qu’un seul flux (analogique ou numérique), les deux normes sont virtuellement inexistantes. L’AC3 n’a jamais été proposé (la majorité des lecteurs PAL ne lit même pas les pistes analogiques) et le seul LaserDisc français doté d’une piste AC3 (Judge Dredd) est en fait un LaserDisc NTSC. Il existe un LaserDisc DTS en PAL, mais les contraintes font qu’il n’est utilisable qu’avec un décodeur, ce qui limite son intérêt.

Maintenant, comment ripper le flux numérique ? D’abord, pourquoi ripper le flux ? Pour une raison de mixage son. Les mixages DTS des LaserDisc sont plus proches des mixages « cinéma » que des mixages des DVD, pour une raison simple : ils ne doivent pas s’écouter en stéréo. Dans un LaserDisc, une personne qui écoute la version DTS aura dans 99 % un décodeur et un ensemble 5.1. En DVD, ce n’est absolument pas le cas : la majorité des écoutes se font en stéréo avec le lecteur (ou éventuellement un décodeur) qui va effectuer la conversion. Et pour des contraintes audio, les mixages sont donc différents.

Matériellement, il faut donc un lecteur de LaserDisc avec une sortie numérique et évidemment un LaserDisc DTS (j’ai utilisé Street Fighter, en NTSC). Pour l’enregistrement lui-même, j’ai utilisé un MacBook Pro de 2009 : il possède une entrée optique. Dans l’absolu, ça doit fonctionner avec une carte son USB ou un PC. La seule contrainte vient d’un point précis : l’entrée doit être configurable en 16 bits / 44 kHz. Ce n’est pas systématique : certaines cartes son sur PC ne permettent que le 48 kHz des DVD, par exemple. Si votre câble a une prise toslink, pensez à utiliser un adaptateur pour la prise numérique en mini jack du Mac.

Première étape sur le Mac, donc : configurer l’entrée en 44 kHz / 16 bits dans Configuration audio et MIDI.

Configurer l'entrée

Configurer l’entrée

Deuxième étape, enregistrer avec un logiciel qui n’effectue pas de compression. J’utilise simplement QuickTime en qualité maximale (en élevée, il compresse en AAC).

Qualité maximum

Qualité maximum

QuickTime produit un fichier AIFF (le conteneur d’Apple utilisé pour le PCM), qu’il faut ouvrir avec VLC. Ensuite, il suffit (toujours avec VLC) de l’exporter en WAV et d’essayer de le lire. Si tout se passe bien, VLC devrait ensuite détecter directement la présence de DTS et effectuer le décodage.

Du DTS

Du DTS

Pour les amateurs, il est ensuite possible d’envoyer le flux à un décodeur, il suffit juste d’utiliser une sortie numérique configurée en 44 kHz (et pas en 48 kHz). Je vous ai mis un petit extrait en téléchargement, à essayer. Attention, si votre logiciel ne décode pas le DTS, ça arrache les oreilles.