Enregistrer l’AC3 des LaserDisc

Les LaserDisc, j’en ai déjà parlé, offrent plusieurs possibilités pour l’audio. Et dans certains cas, il peut être intéressant de récupérer proprement une version précise. Aujourd’hui, intéressons-nous à l’AC3-RF.

Il existe de nombreuses raisons de vouloir récupérer le signal, les principales étant la présence d’un mixage spécifique ou d’un doublage abandonné. Sur un LaserDisc, les pistes 5.1 sont souvent différentes de celles des DVD et proches (ou identiques) de celles utilisées au cinéma. C’est un choix purement pragmatique, lié à l’équipement des foyers : une personne qui écoute l’AC3 d’un LaserDisc dispose obligatoirement d’un décodeur et d’un kit 5.1, alors que sur un DVD, ce n’est pas le cas. Une partie très significative des utilisateurs va lire le signal 5.1 sur un diffuseur stéréo (sa télévision) et le mixage doit prendre ça en compte. L’autre raison vient du doublage : en France, les redoublages sont assez courants et certains apprécient d’écouter ce qu’ils connaissent depuis toujours.

Récupérer l’AC3

Récupérer l’AC3-RF des LaserDisc demande un peu de matériel. Comme expliqué dans ce sujet, l’audio numérique était stocké dans la partie analogique du disque, envoyé à un démodulateur et ensuite à un décodeur (dans certains cas, les décodeurs peuvent faire office de démodulateur mais ça reste rare). Le matériel de base est donc un lecteur de LaserDisc avec une sortie AC3-RF – beaucoup de lecteurs PAL/NTSC en proposent une et il est possible dans certains cas de l’ajouter – et un démodulateur AC3-RF. Dans ce cas précis, un ampli avec une entrée AC3-RF ne convient pas : il faut pouvoir récupérer le signal avant le décodage. Le choix de la sortie dépend de votre ordinateur, mais le choix classique reste un modèle avec une sortie S/PDIF optique, les entrées coaxiales étant rares sur les ordinateurs. Bien évidemment, donc, il faut aussi un ordinateur avec une entrée numérique.

J’ai testé avec un MacBook Pro 2009, qui a la bonne idée de proposer une entrée numérique optique. Ca marche aussi avec certaines cartes audio en USB (par exemple). La seule contrainte est d’utiliser un modèle qui permet de récupérer un signal sans modifications. La carte doit être réglée en 48 kHz et 16 bits mais (normalement) le système ne vous laissera pas le choix. Attention, c’est différent des réglages pour le DTS, qui demande du 44 kHz. Ensuite, il suffit d’enregistrer en WAV avec les bons paramètres (toujours 48 kHz / 16 bits). Il ne faut surtout pas modifier le flux, donc ne sauvez pas en « qualité CD » (44 kHz) par exemple. J’utilise un petit freeware, Audio Recorder, pour sortir directement du WAV.

Entrée numérique en 48 kHz / 16 bits


Audio Recorder

Une fois le flux enregistré, un petit passage dans MediaInfo permet de confirmer que l’AC3 a bien été récupéré. Ouvrez simplement le fichier WAV avec le programme, il devrait indiquer qu’il contient de l’AC3 à 384 kilobits/s.

AC3

L’étape suivante nécessite malheureusement un ordinateur sous Windows et un petit programme, AC3FilterTools. Il faut utiliser l’outil bsconvert fourni et taper simplement la commande bsconvert blabla.wav blabla.ac3. La conversion peut prendre un peu de temps, et le fichier en sortie prend évidemment nettement moins de place : on passe de 1 536 kb/s à 384 kb/s, le bitrate en AC3-RF. Le fichier en sortie est ensuite lisible par VLC et n’importe quel programme capable d’interpréter de l’AC3. Et il peut évidemment être repacké dans un fichier vidéo.

Conversion sous Windows