Le Nabaztag est de retour sur Ulule

J’en parlais il y a une dizaine de jours, le Nabaztag est de retour. Un projet Ulule (déjà financé) est en cours.

Le sujet est intéressant, et j’ai quelques trucs à dire sur l’orientation du projet.

Il a été lancé par un des créateurs du lapin (Olivier Mével) avec des anciens de Violet. Je ne vais pas vous refaire l’histoire du lapin, mais il a été lancé en 2005, a évolué en Nabaztag/tag en 2006, Karotz est sorti en 2011 (au lancement du blog, j’en parlais) et le tout a été abandonné en 2015. Le code des Nabaztag/tag a été mis en open source en 2011.

Le nouveau projet prend une voie intéressante : remplacer l’intérieur du lapin par une carte qui va commander les fonctions du lapin avec un Raspberry Pi. Le lapin (Nabaztag ou Nabaztag/tag) devient donc autonome et peut fonctionner sans serveur(s), un point important. Le montage semble assez facile et les fonctions au moins équivalentes à ce que proposaient les lapins il y a bientôt 15 ans (et oui). C’est open source ( et ), ça semble assez complet et vraiment, le projet remet le Nabaztag sur le devant de la scène et je trouve ça vraiment bien.

Olivier Mével et un Nabaztag noir

Maintenant, je bloque sur un truc. Le prix. La carte vaut 70 €. Le kit avec un Raspberry Pi et un tournevis adapté (les Nabaztag utilisent des vis triangulaires) vaut 90 €. je ne peux d’ailleurs que vous conseiller de prendre le kit avec le Raspberry Pi : ils utilisent le Zero WH (avec un header) et il y a peu de chances que ce soit le modèle que vous avez dans un tiroir. Pour tout dire, j’ai à peu près toutes les versions de Raspberry Pi à la maison… sauf celle là. Et franchement, 90 € pour remettre en marche un lapin mignon… c’est beaucoup.

Ce qui me gêne, c’est que l’intégration de la carte et du Raspberry Pi amène essentiellement une chose : le lapin ne va plus dépendre d’un serveur externe. Mais en pratique, on peut obtenir les mêmes fonctions en déportant le serveur sur un Raspberry Pi sans ouvrir le lapin et – surtout – sans la carte. Typiquement, on peut s’en sortir pour 10 € pour monter un serveur à la maison, sur lequel le lapin – sans modifications – va se connecter. Avec les Raspberry Pi de dernière génération, on peut même utiliser le Wi-Fi interne comme base, ce qui corrige le principal défaut des Nabaztag et des Nabaztag/tag, l’absence de solutions de sécurité modernes. C’est ce que je fais chez moi depuis 2013, sur une carte moins puissante que le Raspberry Pi Zero (c’est mon premier Pi, de 2012). Et on peut aussi utiliser des sites comme OpenJabNab.

En fait, la carte du projet corrige un problème qui n’en est plus réellement un. Je comprends très bien pourquoi les créateurs du projet ont fait ce choix, vu qu’ils viennent de Violet, mais pour moi, ce n’est pas une fin en soi de se passer de serveur externe. Après, je me répète, le projet est cool, j’ai commandé ma carte et j’espère qu’ils proposeront plus de choses que ce que les serveurs actuels offrent (et plus que ce que les Nabaztag faisaient à l’époque).