HP PhotoSmart, l’appareil numérique qui utilise des Miniature Card

Connaissez-vous les Miniature Card ? Il s’agit d’un type de carte mémoire (oui, j’ai une fascination pour ça) lancé par Intel à la fin des années nonante. Et donc comme je voulais essayer de lire une de ces cartes, j’ai cherché un appareil qui l’utilise. Et j’ai trouvé le premier Photosmart de chez HP.

Premier point à savoir sur le HP PhotoSmart C540a (son petit nom), il ne s’agit pas d’un appareil HP. La firme américaine avait en effet tendance à prendre des appareils existants pour mettre sa marque dessus à la fin des années nonante et au début des années 2000. En dehors de la couleur du boîtier (sombre) et de l’étoile à cinq branches du logo, c’est un Konica Q-EZ.

L’appareil


Son écran

C’est un appareil assez massif, alimenté par quatre piles AA, qui propose un capteur de 0,3 mégapixel (640 x 480) avec un objectif fixe annoncé à « 37 mm ». En pratique, c’est du 6 mm qui ouvre à 2.8. Question connectique, c’est pauvre : une prise pour un adaptateur secteur (6 V) et un connecteur série mini DIN 8. Je n’ai pas vérifié si c’est le brochage standard, j’ai eu un câble vers DE-9 avec. A l’arrière, il y a un petit écran, et au premier abord, sans l’allumer, on peut penser que c’est un LCD qui affiche les images. Mais non, c’est un écran de contrôle qui affiche les informations classiques sur le nombre de photos, par exemple. Assez bizarrement, il affiche une image de pellicule, je suppose pour ne pas perdre les utilisateurs de 1997. Il y a peu de boutons : un pour le flash, un pour choisir la qualité (j’y reviens), un timer et un pour supprimer une image (un peu compliqué, sans la possibilité de voir les images).

Le port série


Le contenu de l’écran

Maintenant, la carte. Le Miniature Card d’Intel se place entre les CompactFlash et les SD question taille, avec un truc bizarre : les contacts sont placés parallèlement à la carte, dans un renfoncement. Il faut donc insérer la carte de biais puis la presser pour que le connecteur mâle (de l’appareil) entre dans le connecteur femelle de la carte. Mais il y a aussi des points de contact sur la tranche. Dans la pratique, c’est bizarre : alors que la majorité des cartes se glissent dans l’emplacement, il faut une petite contorsion de plus. Je reparlerais des Miniature Card plus tard, parce que j’ai un souci : je n’ai pas de lecteur…

Une carte dans l’appareil


Entre la CompactFlash et la MMC


Les différentes broches

La récupération des photos

Pour les images, j’ai trouvé le CD d’origine sur archive.org et le fonctionnement est… particulier. Dans la majorité des appareils que j’ai eu, même en port série, la récupération passe par un logiciel dédié, et quand il y a une carte amovible, comme ici, elle monte généralement comme un lecteur. Mais sur le HP, le pilote est une interface TWAIN à utiliser avec un programme de retouche (ce que vous voulez) qui communique en série. On peut récupérer les photos (lentement, 115 kb/s), faire quelques réglages (date, etc.) et prendre des photos, avec une reproduction de l’interface. C’est assez efficace, même si un peu atypique.

Je suis passé par un logiciel Agfa pour lancer TWAIN


Les miniatures


L’heure


L’interface


L’aide

Question stockage, il arrivait avec une carte de 2 Mo, qui permettait de stocker 32 clichés fortement compressés, 16 avec moins de compressions ou 4 si on compressait peu. J’ai aussi une carte de 8 Mo, trouvée sur eBay. Au début, elle ne fonctionnait pas, mais une fois l’appareil relié en série, il m’a proposé de la formater. Assez logiquement, elle permet de stocker quatre fois plus de clichés. Question qualité, c’est assez moyen, de façon évidente. Les images en basse qualité font ~45 ko, celles en qualité moyenne ~90 ko et celles de bonnes qualité font ~200 à 250 ko. Je vous mets quelques exemples en définition native.

Compression forte


Compression moyenne


Compression légère

J’ai d’autres photos, mais on voit des trucs privés et si je modifie la photo, on perd la compression. En fait, la différence entre les trois modes n’est pas énorme : c’est mauvais dans tous les cas. On voit évidemment nettement plus d’artefacts de compression dans la plus compressée, spécialement (ici) sur les étiquettes. Mais la différence entre les trois n’est quand même pas si marquée. Au passage, la plus compressée semble la plus nette parce qu’il y a sûrement un filtre de netteté ou un truc comme ça, plus le fait que l’autofocus n’est pas parfait (j’ai fait les photos sur un trépied basique).

Comme d’habitude avec les appareils d’époque, pour conclure, c’est extrêmement perfectible au niveau de la qualité et pas très ergonomique pour récupérer les images (spécialement ici avec un format de cartes mémoire mort-né) mais à l’époque, les avantages restaient évidents et permettaient de passer outre les défauts dans certains cas.