Les bases pour profiter d’une Apple Pippin

On me demande parfois ce qu’il faut pour essayer une Apple Pippin et en profiter. Et comme certains vendeurs ont parfois des pratiques bizarres, voici une petite liste de ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter.

Le minimum vital va être une console Pippin et une manette avec la bonne prise (P-ADB). Les trois variantes classiques de la console – la Atmark japonaise (beige), la @World américaine (noire) et la Katz Media européenne (noire) – sont à peu près identiques. La manette est vraiment un point important : vous trouverez difficilement une manette seule et il n’y a pas d’alternative réellement viable. Si vous n’avez pas la manette standard en P-ADB, ça va être très compliqué. Dans la mesure du possible, il faut donc éviter les consoles vendues sans manette.

Le point important : une manette avec la bonne prise. Vous n’en trouverez pas une autre facilement si vous ne l’avez pas.

Avec ça, vous avez ce qui est nécessaire pour jouer. Pour brancher la console, vous n’aurez pas besoin d’un convertisseur : elle a une prise pour un câble IEC tout à fait standard et toutes les versions de la console fonctionnent en 230 V en Europe, même si ce n’est pas indiqué sur le boîtier. Pour l’image, je vous conseille vraiment de passer en VGA, avec un vieux téléviseur ou un moniteur. La console sort du 640 x 480 à 60 Hz, et à peu près tous les appareils du marché acceptent ça.

La console a une connectique large : une prise qui prend le 110 et le 220 V, du VGA, du S-Video, du composite et la possibilité de passer en PAL ou en NTSC. La mienne a aussi du SCSI et un lecteur de disquettes.

Pour les jeux et les programmes, vous aurez peut-être le bundle, mais si ce n’est pas le cas, il suffit d’acheter une boîte de CD-R. On trouve assez facilement des images des jeux et la console n’a pas de protections particulières. Sinon, vous pouvez faire comme moi et écumer les sites japonais (ou m’acheter mes doublons).

Le dernier point, si vous n’avez pas peur d’un tournevis, je vous conseille de changer la pile de la console. Je n’ai jamais eu d’exemples de pile qui coule, mais prudence est mère de sûreté. Vous trouverez facilement la pile en question (une ER14250) et quelques consoles ont même un emplacement accessible sans devoir démonter la console.

Les choses plus accessoires

Je parlais des alternatives pour la manette, et il en existe mais c’est un peu compliqué. Premièrement, il explique une version sans fil de la manette, en infrarouge. Mais attention : certains vendent parfois la manette sans le récepteur, qui est obligatoire. Outre le fait qu’elle est moins efficace, la version sans fil contient des piles et elles peuvent avoir coulés avec le temps. Deuxièmement, il y a la version pour Macintosh, avec une prise ADB standard. La manette se trouve facilement seule, mais l’adaptateur nécessaire pour la brancher sur la console, lui, est rare. Même les versions modernes fabriquées à partir de câbles de Game Gear sont onéreuses (comptez facilement 50 €). Donc c’est une mauvaise idée.

Les autres accessoires ont peu d’intérêt. La tablette/clavier sert peu et les jeux utilisent très rarement le clavier. Les pavés numériques sont dans le même cas, tout comme les modems : les différents disques ne fonctionnent plus réellement sans une infrastructure très spécifique. Si vous avez la change de trouver un adaptateur P-ADB (mâle) vers ADB femelle, ça peut être intéressant pour brancher un clavier ou une souris, mais c’est rare et cher.

Question stockage, on est un peu dans le même cas. Le lecteur de disquettes est rare et n’est nécessaire que pour un seul jeu à ma connaissance. Il peut certes servir à transférer des données depuis la console, mais il faut tout de même un vieux Mac avec un lecteur de disquettes… Si vous avez un vieux lecteur Apple, le PCB que j’ai proposé il ya quelques années peut suffire pour un usage ponctuel. Le lecteur de MO, en plus de sa grande rareté, est dans le même cas : il faut un lecteur de MO (ça existe en USB) et un ordinateur capable de lire du HFS standard pour accéder aux données. Enfin, il est possible de brancher un disque dur SCSI en bidouillant avec une nappe, mais ça n’a pas de réel intérêt pratique, avec les mêmes contraintes : il doit être formaté en HFS standard (2 Go au maximum) et il faut un ordinateur capable de lire du SCSI.

Ensuite, les imprimantes. Là encore, c’est accessoire. C’est amusant pour tester, mais les imprimantes de l’époque sont rarement en bon état en 2024 et vous devrez probablement essayer de trouver des cartouches qui ne sont pas périmées, ce qui n’est pas une évidence. Et même avec ça, c’est toujours compliqué de bien nettoyer une mécanique qui a une trentaine d’années.

A un époque, je vous aurais aussi conseillé de tenter de trouver le Graal, une ROM 1.3. C’est celle livrée avec les consoles de Katz Media et elle permet de lancer les programmes sans protections. Mais depuis que le Kickstart existe, ce n’est plus nécessaire. ce CD permet de lancer n’importe quel disque sur la console, même s’il n’est pas signé.

Dernier point, la RAM. Quelques programmes et jeux demandent une extension, parfois uniquement pour ajouter des fonctions. A part si vous êtes fan de Gundam, l’intérêt reste faible dans l’absolu. Je vous conseille de vraiment chercher une extension de 8 Mo (ou même 16 Mo) plutôt que celle de 2 Mo : il y a quelques titres qui demandent la première. Enfin, petite astuce, vérifiez les photos des vendeurs : de temps en temps, on voit une extension de 2 ou 8 Mo sur les photos, sans que ce soit indiqué sur l’annonce elle-même. Mais encore une fois, ce n’est pas nécessaire pour 90 % des disques.

On résume : la base, c’est une console avec sa manette. Les accessoires intéressants, ce sont le lecteur de disquettes et une extension de 8 Mo. Le reste est vraiment accessoire, sauf pour la collection.