Le lecteur de LaserDisc « pour Mac » de Pioneer

Dans les années nonante, Pioneer travaillait pas mal avec Apple. Et avec le MPC-GX1, son clone de Mac sorti au Japon, la marque avait proposé un lecteur de LaserDisc pour Mac, le CLD-PC10.

Le CLD-PC10, donc, est un modèle assez rare, peu documenté. On trouve quelques photos de modèles en vente et un sujet sur le forum de LaserDisc Database, mais c’est tout (ou presque). Physiquement, il est assez compact (c’est relatif, il doit quand même faire un peu plus de 30 cm de large), blanc – pour aller avec les Mac de la gamme MPC – et sobre. Il a aussi assez peu de boutons : un bouton d’allumage, le réglage du volume de la prise casque en façade, un bouton play/pause et deux boutons d’éjections. Deux ? Oui, il y en a un pour le tiroir CD et un pour le tiroir LaserDisc. Ils sont identiques en interne, mais c’est plus rapide (et plus pratique si vous avez besoin de lire un CD).

Le lecteur

A l’arrière, c’est assez léger aussi : deux sorties audio (quatre prises RCA), deux sorties composites, une sortie VHF (en RCA), une prise pour une télécommande filaire (je crois) et une prise série en Mini DIN 8 avec ses réglages. La prise Mini DIN 8 simplifie quand même bien les choses quand on teste des logiciels interactifs avec un Mac, ça évite les adaptateurs sur des connecteurs propriétaires. Le câble d’alimentation est fixe, et le lecteur demande du 110 V (en 50 ou 60 Hz, Japon oblige).

La connectique

Un lecteur assez classique

Le lecteur est un modèle NTSC assez classique, sans fioritures particulières : pas de DTS, d’AC3, de sortie S-Video, etc. Il vient normalement avec une télécommande dédiée (que je n’ai pas reçue) mais il réagit parfaitement à la télécommande d’un de mes autres lecteurs de LaserDisc de la marque. L’image est propre sur mon moniteur de test (un écran LCD avec une entrée composite) et je n’ai pas eu de soucis particuliers pour lire mes disques. Il va probablement remplacer mon CLD-V2600, étant donné qu’il ne me servait que pour les essais avec le port série.

Sur le MPC-GX1, on voit le lien de parenté

Avec un Mac

Cette partie a été plus compliquée. La bonne nouvelle, c’est que Pioneer propose encore les pilotes pour le lecteur (et plus largement le MPC-GX1) sur son site. Oui, plus de 25 ans plus tard. J’ai donc d’abord branché le MPC-GX1 pour tester, et c’est une machine reloue : une sortie vidéo propriétaire, une prise Ethernet propriétaire et un OS en anglais. Et je me suis d’abord rendu compte que le partage réseau que j’utilise habituellement ne marchait pas, et je me suis frappé la tête sur un mur : j’avais écris sur ce site ce qu’il ne faut pas faire… et je l’ai fait. Ensuite, je suis resté bloqué devant le logiciel de Pioneer.

Heuuu…

La raison est basique : c’est un logiciel japonais et mon OS était en anglais. Et du temps de Mac OS 9, il n’y avait pas encore Unicode dans le système : un logiciel pensé pour un système en japonais affiche n’importe quoi sur un OS en anglais, ce qui rend difficile la compréhension des messages. J’ai donc relié le lecteur de LaserDisc à un mon Power Mac G3, qui contient un OS en japonais. Pourquoi est-ce que j’ai un OS en japonais ? Parce que je teste des jeux Pippin (japonais) qui posent parfois le même problème.

En japonais

Après avoir placé l’extension au bon endroit et effectué quelques tests en traduisant les messages à la volée (merci le smartphone), j’ai branché correctement l’ensemble. Il faut en effet brancher le câble série sur la prise modem (et pas imprimante) et laisser le programme Pioneer détecter le lecteur. Une fois que c’est fait, on a une télécommande virtuelle à l’écran : play/pause, avant et retour, changement de chapitre, etc. On peut même changer le type d’audio du LaserDisc.

A droite, autodétection de la prise série


La télécommande virtuelle


Quelques options

En théorie, on peut même enregistrer les LaserDisc, mais je n’ai pas réussi. Sur mon MPC-GX1, j’avais enlevé la carte AV (avec des entrées vidéo) et je n’ai pas les adaptateurs composite vers S-Video sous la main. Et sur le Power Mac G3, le programme de Pioneer ne semble pas reconnaître les entrées vidéo de la Wings. Après, de toute façon, il faut bien comprendre que la qualité d’enregistrement à l’époque est faible : QuickTime compresse trop, les disques durs ont une capacité de l’ordre de la centaine de mégaoctets et la capture en analogique sur les Mac est assez moyenne.

Pourquoi un chien ? Mystère

Reste que dans l’ensemble, c’est un outil assez pratique : visuellement, il est proche des Mac (et du MPC-GX1), assez compact et la prise série dans un format standard (pour les Mac) est un plus.